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Epsilan #17 : Interview de HeMaDMax (head admin)

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Dernière interview des LANs du weekend du 1er mars, celle de Maximilien "HeMaDMaX" Haman, vice-président et head admin de l'Epsilan.

Après les joueurs Drqkon et jarod hier, cette interview va nous permettre de faire connaissance avec une autre partie des LANs, l'organisation. Du changement de Lyon à Epinal à la rentabilité d'une LAN en passant par le dialogue entre les organisateurs, la différence entre le jeu en ligne ou en LAN ou le format de cette édition, HeMaDMaX nous a fait découvrir l'envers du décor de l'Epsilan.

Dans le même genre, vous pouvez aller écouter l'interview de Makarovsky, head admin de l'INSALan, que nous avons rencontré le même weekend que l'Epsilan.


Pendant que certains jouent, ici UBITEAM, d'autres sont là en tant que spectateurs. (Photo : Nicolas Billiaux)

Premièrement, on va quand même parler du gros changement, votre arrivée à Epinal. Comment est venu ce choix ?

En fait, nous sommes très attachés à notre région d'origine mais il est de plus en plus difficile de trouver des salles pour organiser nos tournois et cette année on a eu énormément de mal à trouver une salle pour organiser l'Epsilan #17. On a eu une opportunité qui s'est développée du côté d'Epinal grâce à Senyu qui nous accueille ici pour avoir une salle qui nous a permis d'organiser cette édition. On s'est retrouvé ici, la salle est très bien même s'il est vrai qu'elle est assez mal placée par rapport aux LANs qu'il y a en même temps que nous, c'est à dire qu'avec l'AFTI et l'INSA qui sont en même temps que nous ça fait trois LANs dans un secteur assez limité comparé à si l'on était à Lyon. On est ici car, du coup, on n'a pas trouvé la salle qu'on voulait, qu'on aurait voulu avoir, là c'est un peu exceptionnel qu'on se retrouve ici même si la salle est très bien, que la connexion et les serveurs fonctionnent mais on risque de retourner à Lyon l'année prochaine.

D'accord, donc c'est vraiment quelque chose d'exceptionnel que l'Epsilan soit à Epinal.

Oui, après c'est exceptionnel mais on pourrait faire d'autres évènements, autre que Epsilan, c'est à dire autre part en France. C'est juste que l'Epsilan, on tient à ce qu'elle soit à Lyon, cette année ça n'a pas été possible mais c'est une des bases, c'est une LAN lyonnaise, on souhaite vraiment qu'elle reste à Lyon.

C'est aussi une bonne nouvelle par rapport à ce qui était décrié. On a vu sur les réseaux que ce choix d'Epinal était ne faisait pas l'unanimité par rapport au fait que ce soit difficile d'accès donc c'est une bonne nouvelle pour les gens qui ne pourraient pas venir à Epinal.

Exactement, on pense aussi que l'Epsilan c'était une LAN bien car il y avait pas mal de joueurs du sud. C'était leur LAN de référence, entre parenthèses, car il y a aussi les PxL qui sont de très bonnes LANs, mais c'est vrai qu'on a vite fait le tour puisqu'on ne doit avoir que deux, trois LANs dans le sud de la France avec, aussi, la Gaming Gen. L'Epsilan était une LAN où ils aimaient aller et là on a eu des messages de joueurs qui nous disaient ne pas pouvoir venir, donc on le savait, ça nous a fait du mal mais c'est vrai que l'année prochaine on va se rapprocher de Lyon ne serait-ce que pour ces joueurs là, qui sont fidèles et font les évènements tout le temps, au moins leurs rendre ça avec une LAN dans leur coin.

Alors, toi, ton rôle en tant que vice-président et head admin, qu'est-ce que c'est au sein de la LAN ? Comment ça fonctionne ?

Je ne fais que très peu de relationnel, c'est à dire que la recherche de sponsors, tout ça, ce n'est pas ma spécialité, par contre je vais m'occuper de tout ce qui concerne le tournoi. Que ce soit l'organisation, les connexions, les serveurs, les joueurs, ce que l'on doit faire en terme de format quand on a des équipes qui se désinscrivent - comme cette année où nous avons eu moins d'équipes -, passer d'une phase de poule au format de round suisse pour que les équipes puissent jouer le plus de matchs possible.
Je vais aussi apporter mes détails techniques lorsqu'on cherche des salles, même si ce n'est pas moi qui gère les démarches, je vais quand même jeter un oeil afin de savoir s'il nous manquerait des choses, comment placer les équipes, s'il y a des zones qu'on ne pourra pas utiliser.
Il y a aussi la scène, même si on a un responsable attitré, je réfléchis en amont comment nous allons pouvoir faire pour qu'elle soit belle, comment la faire fonctionner, avec des espaces plus ou moins grands puisqu'on n'a pas des scènes qui peuvent faire 400m² comme dans de grandes salles. Donc, voilà, c'est à peu près mon rôle.

En terme de LANs, on voit que là, il y a un peu moins d'équipes du subtop comme il pouvait y avoir auparavant où on voyait quand même pas mal de monde venir. Si on regarde les noms d'aujourd'hui qui sont en haut de la scène, on en retrouve plusieurs qui sont passés par l'Epsilan, mais on voit que ce n'est pas que lié à l'Espilan, c'est général aux LANs françaises. Est-ce que ça vous impacte un petit peu ? Est-ce que vous essayez de mettre des choses en place pour que le subtop ait envie de venir en LAN ?

En fait, je pense aussi qu'il y a un côté où, aujourd'hui, avec les nouvelles technologies comme les FACEIT et les ESEA, les jeunes ont moins l'importance de venir en LAN comme peut l'avoir un jarod qui va toujours nous amener des jeunes pour leurs faire prendre goût aux LANs. C'est vrai que, maintenant, on a pas mal d'équipes de jeunes qui ne connaissent pas l'importance d'une LAN en tant que tel même si vous n'allez pas être repéré comme meilleur joueur, même si on a perdu ce côté là. Aujourd'hui, si tu veux être repéré, tu joues en FPL, t'es premier FPL-C, t'es top 1 ou top 10 France, t'es repéré mais le problème c'est qu'une LAN ça restera toujours différent. C'est à dire qu'un mec comme jarod peut t'expliquer l'importance des LANs comme lors de son interview à la Louvard. Un jeune, lorsqu'il va arriver pour la première fois en LAN, il va être tétanisé alors que jarod, il a fait tellement de LANs qu'il s'en moque.

Il y a également le fait que le calendrier de ces équipes est tellement complet qu'en fait, même prendre un weekend, avec les différentes qualifications, va parfois être compliqué puisqu'ils ne pourront pas toujours reporter leur match.

On a aussi un côté où, en tant qu'organisateurs, on a du mal à se mettre d'accord sur quelles dates on fait car elles sont prévues à l'avance ou qu'on ne peut pas trop en parler. Cette année, on est par exemple en même temps que la Lyon Esport alors que les années précédentes on essayait d'avoir les deux évènements sur deux weekends. Du coup, les grosses équipes, lorsqu'elles voient trois, quatres évènements en même temps, elles vont se dire qu'elles ne vont pas forcément pouvoir se battre contre les meilleures, ça va moins les intéresser et au final elles ne vont pas se déplacer.

Je pense que ce sont ces deux points qui font que c'est complexe aujourd'hui.

Du coup, comme tu parles du dialogue entre les organisateurs. Je me posais une question en voyant qu'il y a trois LANs ce weekend, à Rennes, à Paris et ici, est-ce que vous êtes amenés à discuter ensemble, même si tu dis que vous ne vous donnez pas forcément les dates ?

De notre côté, on discutait surtout avec la Lyon Esport et les anciennes LANs de LanAlliance avec qui on a gardé contact même si l'association n'existe plus, on a toujours un discord, donc c'est vrai qu'avec ces LANs là, on arrive à s'aider. Par contre, avec les LANs avec qui on n'a jamais été en contact, ou pas assez poussé, c'est plus compliqué. Par exemple, pour cette édition on n'a pas été en contact avec l'AFTI et l'INSA donc on a appris quasiment en même temps qu'eux que nos tournois seraient le même weekend.

Là où moi j'ai pris un choc, c'est que sur CS:GO, toutes les grosses organisations partagent un fichier dans lequel il y a toutes leurs dates de leurs compétitions à venir. Alors si, elles, avec tous les soucis économiques qu'elles doivent avoir, elles arrivent à se mettre en commun pour s'organiser et ne pas se mettre des bâtons dans les roues, que nous, en amateur, on n'arrive pas à le faire, je trouve ça dommage. En vrai, c'est quelque chose qui serait très intéressant à faire même si, au final, tu te retrouves à avoir deux LANs en même temps, tu le sais à l'avance et tu peux t'organiser en conséquence.
Même si cela peut être compliqué de donner ses dates à des personnes extérieures et plusieurs mois à l'avance, en vrai je pense qu'on peut se faire confiance et que si les gros organisateurs y arrivent, on peut y arriver. Ce qui serait bien pour applanir le calendrier et ne pas se retrouver avec trois LANs le même weekend et rien les weekends qui suivent juste car la communication n'a pas pu se faire avant.

Effectivement, je découvre ce milieu des LANs, je ne m'y intéressais pas forcément avant, et c'est vrai que c'est une autre ambiance, c'est agréable, c'est sympa à vivre parcequ'on est tous ensemble, tout le monde joue à CS et ça reste différent que de jouer en ligne. Donc ça reste important pour la France, qui est un pays de CS:GO, de garder ces LANs et de s'organiser au mieux pour que les joueurs puissent participer à un maximum d'entre elles.

Alors, justement, peut-être dans une idée où les organisateurs pourraient se regrouper, toi, qu'est-ce que tu penses des circuits qui ont été montés au niveau subtop comme le Number One où on a deux organisateurs, la Kayzr League et la Louvard, qui se sont regroupés pour former quelque chose en Belgique ?

C'est ce qu'on avait au niveau des Masters il y a quelques années. LanAlliance c'était une organisation de LANs qui avait créé le circuit des Masters où chaque LAN rapportait un nombre de points et à la fin il y avait une finale. Le principe de LanAlliance et des Masters, à la base, c'était ça. Le problème, c'est qu'avec les années, je pense qu'il y a eu des difficultés à recruter du nouveau staff, c'est à dire que les asso de LANs sont hyper vieillissantes, les présidents sont les mêmes depuis le début des asso, donc les Masters se sont perdus avec le temps.

Personnellement, j'aime bien ce principe, après il ne faut pas que ce soit trop forcé ou trop fermé. Si tu reprends le système de la Louvard, c'est assez fermé avec seulement deux organisateurs. Là aussi, il y a une notion de qualitié, c'est à dire que si tu t'organises en LANs pour faire un circuit, il faut que tous les participants de ce circuit fassent un boulot de qualité pour que les équipes aient envie de se déplacer sur toutes les LANs du circuit. Or, c'est quelque chose qu'on ne peut pas maîtriser en tant qu'amateurs, c'est à dire que moi, mon Epsilan, je sais comment elle va se passer - on a toujours eu des bons retours, on a un peu de retard mais la LAN s'est toujours bien passée -, mais je ne sais pas comment les autres vont être gérées. Donc si je rentre dans un circuit et qu'une LAN s'écroule, c'est aussi sur moi que ça va retomber. 

Après, je ne suis pas contre les circuits et j'ai été agréablement surpris par ce que propose la Louvard. Si cela permet d'augmenter les moyens des LANs, de vraiment proposer un projet commun, d'augmenter le nombre de slots et d'équipes, franchement ça peut être hyper sympa mais ce n'est pas évident à faire.

Pour revenir au format du tournoi, comment vous êtes-vous organisés avec ces seize équipes au lieu des trente-deux initialement visées ?

On a créé un round suisse après lequel les huit meilleures équipes iront en arbre pro et les huit dernières en amateur. C'est à dire qu'on a un système de seeding et c'est un système que nous allons toujours garder car il y a une disparité de niveau, les meilleurs sont très très forts et les moins bons ne sont pas très très bons. Il faut que tout le monde puisse s'amuser quand il vient en LAN. C'est pour ça que je pense que ce système est le meilleur puisque qu'avec les oppositions directes, les équipes vont affronter celles qui ont le même nombre de victoires ou de défaites qu'elles. Par exemple, au round 3 on avait un match Alltech - UBITEAM qui sera potentiellement la finale vu le niveau des deux équipes alors que dans une autre configuration, on aurait eu cette affrontement seulement en finale. Ce qui aurait été très sympa puisque les deux équipes auraient attendu d'y être pour se battre mais en poule ces équipes ne s'amusent pas, elles vont mettre trois 16-0, leurs adversaires vont prendre trois 16-0, alors que là ils vont pouvoir se jouer entre eux et avoir des matchs plus intéressants plus rapidement.

Pour rebondir sur ce que tu disais tout à l'heure, vous avez à Lyon un évènement assez important plutôt sur League of Legends et maintenant Fortnite. Est-ce qu'en discutant avec eux, vous arrivez à tirer des enseignements qui feraient qu'Epsilan deviendrait une référence comme eux le sont pour LoL ?

En fait, on discute pas mal avec eux, on a de très bons rapports avec eux. On a déjà travaillé ensemble  comme à la Lyon Esport 7 où il y avait un tournoi CS que nous avons organisé. La différence avec eux, c'est que CS:GO ne plait pas à tous les annonceurs. Là où la Lyon Esport a pu faire un peu de politique via l'engouement qui s'est créé autour de LoL, nous, on se retrouve plutôt bloqués par la nature de CS:GO. Ne serait-ce que les organisations publiques qui ne nous soutiennent pas toujours quant à la création de nos évènements. C'est à dire que là où la Lyon Esport peut se développer encore et encore, nous on aura un plafond de verre qui fera qu'on aura beau faire les meilleurs évènements, on ne pourra pas passer un certain cap sans les contacts et pour ça, il faut faire de la politique.
Nous on est une asso de passionnés, on ne fait pas de politique, on fait des LANs. C'est ce côté là qu'on n'arrive pas à gérer car on n'a pas les membres pour, on n'est pas commercial en quelques sortes, on est dev, on fait du système, des serveurs de jeu, on organise des LANs mais cet aspect commercial, ce n'est pas notre métier et c'est vrai que, lorsqu'il faut le faire, on le fait, mais un peu à reculons. C'est un aspect sur lequel il faut qu'on s'améliore et c'est ce que j'aime aussi beaucoup chez Phil [Philippe Bouillon, directeur de la Louvard], c'est qu'il a un côté presque politicien - il ne faut pas qu'il ne le prenne pas péjorativement -. C'est ce côté où, il a le RCS Charleroi qui est une grosse structure qui les aide un peu, il s'est placé comme incontournable en Belgique où la communauté est énorme, et peut faire des choses que nous, nous ne pourrions pas faire car on n'a pas cette capacité là de vendeur de projet. Nous on fait juste nos évènements et c'est vrai que c'est quelque chose qui nous coûte au final.

En parlant de coût, quelque chose qu'on ne peut trop connaître en étant en dehors de tout ça. Est-ce que, pour une organisation qui met en place une LAN, c'est difficile de, justement, rentrer dans ses coûts et donc de perdurer dans le temps ? 

En fait, moi je suis fan de la transparence, donc je n'ai rien à cacher, rien à vendre. Sur une édition comme ça, l'Epsilan va perdre de l'argent. Je pense que ça va être aux alentours de 1000€ que l'on va perdre puisque le tournoi n'est pas complet. On espérait avoir 32 équipes, au final il n'y en a que 16, donc ce sont des coûts. Une équipe c'est 40€ par joueur donc 200€ par équipe, on ne va pas faire les gens qui aiment l'argent mais nous on aimerait faire le plus d'édition d'Epsilan donc si après chaque édition on est à -1000€, il y a un moment donné où le compte va nous dire : "Il manque quelque chose les gars !". Donc, en vrai c'est difficile, si on le faisait pour l'argent, on ne le ferait plus depuis très longtemps. On le fait autant qu'on peut, c'est à dire qu'on fait peut-être des erreurs, qu'il y a des trucs qu'on fait mal comme la communication mais on essaie de faire le meilleur tournoi possible.

Heureusement, cette année on a du Fortnite et quoiqu'on puisse dire sur ce jeu, le tournoi se passe bien et la communauté est énorme et rien que sur ce weekend entre la Lyon Esport et nous on a un peu plus de 600 personnes en LANs pour Fortnite. Après, nous on ne parle pas rentabilité, on veut juste rentrer dans nos frais mais c'est vrai que c'est compliqué d'organiser des LANs aujourd'hui. 

Je te remercie à la fois pour l'interview et pour la LAN. Peut-être aurais-tu un mot à faire passer à la communauté ?

Moi qui suis VaKarM depuis le début, j'ai toujours suivi les LANs. Comme beaucoup, j'ai pas mal été sur les coverages VaKarM qui se faisaient avant, puis un peu moins et que vous reprenez maintenant avec la Louvard ou même ici, ça me fait extrêmement plaisir de vous avoir. Quand j'ai reçu ton mail, je me suis dit que c'était super cool que vous soyez là.

Si j'ai un truc à dire aux joueurs c'est : "Venez en LAN !".

Ou si un jeune joueur se dit qu'il n'est pas sûr, il faut venir, même en spectateur. Moi, ma première LAN, je l'ai faite en tant que spectateur et quand tu vois ça, tu veux en être l'année d'après. C'est autre chose, t'apprends humainement, je ne vais pas dire que les LANs c'est le meilleur truc du monde mais faites une LAN avec votre équipe et vous verrez qu'à la fin soit vous deviendrez hyper potes soit vous allez vous engueuler car ça n'a pas collé. Vous voulez savoir si votre team va durer plus de six mois ? Amenez la en LAN ! Parce que ça va se voir tout de suite si vraiment vous êtes faits pour être ensemble ou si au moindre petit pépin ça casse, puis ce n'est pas pareil de se parler franchement à la fin d'une game qu'en ligne. Même si vous perdez tous vos matchs, que vous faites un 0-3, vous allez tellement grandir, alors venez. 

Puis merci à toi et à VaKarM pour l'interview.

Maximilien "HeMaDMaX" Haman
Vice-président et head admin de l'Epsilan

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