Cette onzième édition de la Starladder StarSeries a joué avec notre patience. Seule la grande finale a véritablement laissé place au suspens, jusqu'alors absent. La logique a été respectée et la France ne sera donc pas la seconde nation de l'histoire à avoir trois équipes sur un podium d'un événement de cette envergure. Seule la Suède peut encore se vanter de ce fait accompli à quelques reprises sur 1.6. Retour à chaud sur une lan que l'on pourra qualifier de "diesel". 

Les Epsilon sont loin d'être prêts, le seront-ils un jour ? 

Qualifiés d'une bien belle manière, les hommes de GMX n'auront fait que de la figuration à Kiev. Si même sans changement, il aurait été tout de même difficile de gagner un match, nul doute que le timing des arrivées de SIXER et MAJ3R n'ont pas vraiment aidé à la conception d'un jeu solide. Bien qu'il soit indéniable que ces deux joueurs possèdent une expérience internationale importante grâce à leurs différentes sorties à l'époque d'1.6, le fait est qu'ils ont un temps de retard sur l'ensemble de leurs adversaires mais également de leurs propres coéquipiers sur Global Offensive.

C'était seulement la troisième lan sur CS:GO de SIXER et première en dehors des frontières hexagonales. Le sniper n'a pas vraiment brillé à l'image de son équipe et a été loin de combler le manque laissé par l'écartement de fxy0. Concernant le reste de l'équipe, on a également déçu sur le plan individuel et sur les quatre cartes jouées, personne n'a réellement été en mesure de porter son équipe avec une performance hors du commun. La star de l'équipe, ScreaM était assez éloigné du niveau qui a déjà pu être le sien il y a quelques mois. 

Des progrès à faire pour SIXER

La jeunesse de la composition aurait pu laisser présager un avenir plus optimiste. Mais comment l'être lorsque GMX confirme dans une interview sur place qu'Epsilon ré-intégrera provisoirement fxy0 à la place de SIXER pour participer à la DreamHack Winter 2014 ? Si on comprend l'enjeu financier d'un tel mouvement, quels seront ses effets sur l'effectif officiel ? Les Epsilon vont-ils réellement s'entraîner sans fxy0 jusqu'à la fin novembre puis le ré-intégrer au dernier moment ? Quid de SIXER, recruté il y a quelques jours et d'ores et déjà privé d'un événement majeur ? A leur retour de Kiev, l'ambiance devrait se tendre assez rapidement et des choix sur la composition devront être faits. 

Il faudra tout d'abord répondre à toutes ces questions avant d'espérer reconstruire un jeu digne du gratin européen. 

KQLY a raté le coche et Titan l'a mal vécu. 

Pas de miracle pour Titan. Cette moyenne troisième place reste sur la lancé d'une saison online difficile. La victoire à la DreamHack Stockholm semble déjà lointaine et s'il semblait difficile de voir les hommes d'Ex6TenZ aller chercher un deuxième titre d'affilée, peu d'indices laissaient présager de telles leçons. Le "classico" face à LDLC pourrait laisser quelques traces dans le moral des Titan au lancement de prochaines rencontres, un peu comme a pu le faire Ninjas in Pyjamas face aux VeryGames, fin 2012. 

Là encore, la jeunesse de la formation est à prendre en compte ainsi que la période difficile traversée par Maniac qui n'a visiblement pas pu s'entraîner autant qu'il l'aurait voulu. Mais le problème semble ailleurs. Si effectivement, des individualités fortes comme KQLY ou apEX n'ont pas fourni leur prestation habituelle et notamment de la DreamHack Stockholm, il a suffi d'un tour sur leur communication pour comprendre que si le bagage stratégique était bien là, la mise en place et l'exécution des tactiques étaient encore à peaufiner.  

Sortie très difficile pour KQLY

Le potentiel de Titan est clair. Leur catalogue de stratégies est étoffé, peut-être un peu trop. Car il faudra certainement beaucoup de temps pour que les cinq joueurs puissent être parfaitement prêts. Le problème étant que du temps, les Titan en ont guère : l'ESWC arrive la semaine prochaine, et la DreamHack Winter n'est seulement que dans un mois. Une vision sur le long terme qui contraste avec l'intense planning qui attend ces joueurs dans les prochains jours. 

A noter le très bon match du capitaine, Ex6TenZ face aux Natus Vincere et un 1vs5 qui restera certainement dans les mémoires. Une bonne performance sur deux cartes qui montre que malgré les critiques, il possède un vrai potentiel skill. Certainement un match référence qui pourrait lui servir à l'avenir. 

Quand Seized et GuardiaN se réveillent, tout va mieux chez Na`Vi. 

Auteur d'une première journée catastrophique avec seulement 16 kills en deux cartes face à LDLC, l'une des plus grandes révélations de CS:GO, Seized a complètement inversé la tendance ce dimanche. Impérial face aux trois écuries tricolores, il est certainement le meilleur joueur Na`Vi de la compétition. C'est notamment grâce à sa prestation individuelle de premier rang ainsi que celle de son capitaine, Zeus que les jaunes et noires ont pu accéder dans un premier temps en grande finale. Ce fut ensuite au tour de GuardiaN d'allumer son écran et de survoler une grande finale, perdue "2-2". 

Un dimanche au top pour Seized

C'est la quatrième fois que Natus Vincere termine à la seconde place de finales de StarSeries : saison VI derrière Ninjas in Pyjamas, saison VIII derrière AGAiN et plus récemment lors de la saison X derrière les Fnatic. Un classement qui semble approprié à la forme du moment de cette écurie qui cherche à retrouver sa dynamique printanière. Ils n'ont relativement jamais été inquiétés que ce soit face aux Epsilon ou aux Titan. Les coéquipiers de Starix sont passés près de créer un exploit en grande finale en poussant les LDLC sur une cinquième carte décisive. Malheureusement pour eux, ils ont craqué sur Mirage s'inclinant au terme d'une superbe rencontre.

Si Natus Vincere n'est plus la deuxième meilleure équipe du monde, elle reste un des éléments les plus stables de la scène en terme de résultats. La bonne nouvelle réside dans la fin de la GuardiaNo-dépendance, bien trop importante autrefois. Le sniper slovaque n'a pas réussi à rester constant tout au long du week-end et n'a retrouvé un niveau intéressant qu'au moment de la grande finale où il a été étincelant et a prouvé qu'il était toujours l'un des meilleurs snipers du globe capable quasiment à lui tout seul de détruire l'une des meilleures équipes du monde. 

LDLC est venu, LDLC a survolé, LDLC s'est fait peur. 

HaRts l'avait annoncé en la trouvant "parfaite sur tous les points", la formation LDLC est venue en Ukraine avec la ferme intention de confirmer ses résultats internet. Elle a fait mieux que cela en s'imposant peut-être comme la meilleure équipe du monde aux côtés de Fnatic, une des très rares équipes qui semblent actuellement capable de la battre. C'est une véritable démonstration de force que nous ont proposé shox et ses camarades en ne concédant que deux cartes en grande finale. 

Une performance exceptionnelle qui a mis (pour une fois) d'accord toute la communauté CS:GO. Au niveau individuel, rien à redire. L'équilibre entre les cinq joueurs semble déjà tout trouvé. Il est néanmoins nécessaire de souligner la performance incroyable de SmithZz qui a réalisé à Kiev sa meilleure lan sur CS:GO faisant taire les critiques le concernant. 

Un SmithZz ayant moins de reponsabilités est un SmithZz puissant

Seule équipe en course pour réaliser le grand chelem (SLTV, FACEIT League 2, ESWC, Fragbite Masters et DH Winter), LDLC débute très bien son tour d'Europe. Ceux ayant eu la chance de suivre la communication des joueurs durant la première journée ont pu remarquer une maturité digne des équipes les plus expérimentées. Ainsi, il existe une réelle différence d'état d'esprit entre Titan, très (trop ?) sérieux et LDLC, ayant plus de recul sur le jeu, pourtant deux équipes du même âge. Côté LDLC, on a pu apercevoir un NBK très actif sur l'anti-strat pré-match tandis que shox s'affirme de plus en plus comme un véritable meneur d'hommes. 

La combinaison actuelle de LDLC porte ses fruits. Deux déplacements en lans internationales et ce sont déjà une médaille d'argent et une médaille d'or qui garnissent leur vitrine. Les Français seront grands favoris à Milan puis à Paris, deux événements durant lesquels ils pourraient s'affirmer comme la principale chance de voir une équipe tricolore remporter enfin un tournoi majeur.

PS : Si vous pouvez éviter de nous faire de telles frayeurs, nous vous en serons reconnaissants. 

Classement final : 

  LDLC : 13 000 $
  Natus Vincere : 7 000 $
  Titan : 4 000 $
4.  Epsilon : 3 000 $

Bonus

Spi0n remercie NBK pour son clin d'oeil durant la pause en grande finale

Statistiques par HLTV.org / Photos par SLTV