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Que retenir des IEM Cologne ?
C'est fini ! Ce fut presque court finalement, mais juste assez intense pour qu'on en redemande. Les IEM Cologne se sont terminés ce dimanche 18 juillet en sacrant NAVI face à G2, une affiche de finale similaire à celle de la dernière lan en date, les IEM Katowice... 2020, pour un résultat également identique. La compétition achevée, il est temps d'en tirer quelques conclusions.
Les lans, c'est quand même vachement bien
Il serait faux de dire que l'on avait oublié à quoi ressemble une lan, mais les retrouver a été un réel plaisir. Les cris des joueurs, les check à tous les coins de table, les coachs qui marchent l'air concentré derrière leurs poulains, l'esport, le vrai, a repris ses droits sur Counter-Strike en ce mois de juillet, après quasiment un an et demi de "pause".
Certes, il n'y avait pas de public, mais ce n'est pas si grave. Après tout, le fait que les play-offs de lans soient constamment jouées devant une arène remplie reste relativement récent dans l'histoire de CS. Ce n'est pas ça qui gâche les lans, même si l'on attendra avec impatience le retour des spectateurs, peut-être d'ici la fin d'année au Major ou bien en 2022. Ce qui devrait aussi signifier le recommencement des coverages, des interviews et des vidéos d'ambiance. Bref, que de belles choses en perspective.
Contrairement à misutaaa, Kyojin n'aura pas eu à attendre plus d'un an
pour retrouver ses nouveaux équipiers en lan
NAVI est la meilleure équipe du monde
Gambit et NAVI se tiraient la bourre avant Cologne pour le trône mondial, s'échangeant les trophées en région CIS mais aussi sur l'ensemble de la scène. En s'imposant en Allemagne, NAVI a mis tout le monde d'accord avant l'été, d'autant plus que Gambit a été sortie dès les quarts de finale face à FaZe, un adversaire qui semblait largement à sa portée. Les jeunes sh1ro et Ax1Le devaient prouver leur valeur en lan et, s'ils n'ont pas échoué, il leur faudra encore patienter un peu pour montrer qu'ils y sont aussi dominateurs que sur Internet.
NAVI a pu compter sur un s1mple dantesque, peut-être encore plus que d'habitude (1,51 de rating sur 14 maps, l'une des meilleures performances de sa carrière ; record d'aces dans un grand événement battu avec quatre), logiquement sacré MVP, mais aussi sur un electronic très solide (4ème meilleur joueur statistique de l'événement) et sur un B1T de gala. Talonnant electronic au classement individuel, l'Ukrainien d'à peine 18 ans a déjà fait oublier flamie et prouvé, en lan, qu'il avait tout pour être le troisième atout phare de son équipe. S'il parvient à maintenir un tel niveau à l'avenir, ça promet.
Tout n'a pas été parfait pour NAVI, qui a lâché trois cartes en poules (10-16 sur Inferno contre Renegades, 14-16 sur Overpass contre Vitality, 19-22 sur Dust2 contre Astralis) et ne s'est débarrassée de G2 en grande finale qu'après trois maps disputées (16-11 / 16-14 / 16-13). Au final, c'est peut-être bon signe : les russophones ont encore une marge de progression et de la matière à affiner pour la deuxième partie de saison, où ils pourront tenter de remporter la troisième édition de l'Intel Grand Slam, toujours en cours et où il ne leur manque qu'un succès.
La première place du Top 20 HLTV 2021 déjà dans la poche pour s1mple ?
L'Europe reste au niveau grâce à ses vétérans
Les trois équipes européennes qui ont atteint les demi-finales, G2, Astralis et FaZe, étaient aussi les trois plus âgées de l'événement en moyenne d'âge. Une statistique amusante, qui montre toutefois qu'à Cologne, l'Europe a résisté à la déferlante CIS grâce à l'expérience.
G2 a confirmé qu'elle faisait partie du top 3 monde, franchissant même une marche supplémentaire en décrochant une médaille d'argent après avoir enchaîné quatre top 3/4 lors des derniers tournois en ligne (DH Masters Spring, Flashpoint 3, IEM Summer, Finales BLAST Premier Spring). Et la formation franco-serbo-bosnienne semble loin d'avoir atteint ses limites. Pour le moment, il est rare que tout le monde soit bon en même temps, comme cela a été le cas en finale où personne n'a su tenir son rang sur les trois cartes. Des ajustements doivent encore être effectués, particulièrement sur le rôle de sniper : AmaNEk peut être très impactant avec comme quasi invisible, comme ce fut malheureusement le cas face à NAVI.
Derrière G2, Astralis s'en est plutôt très bien sortie, piquant une map à NAVI en poules, une à G2 en demie pour s'incliner 14-16 sur la troisième, et battant son rival national Heroic afin d'atteindre les play-offs. Une performance d'autant plus remarquable que l'équipe danoise évolue elle aussi sans réel AWP, et que l'ambiance interne doit être un peu bizarre en ce moment : les joueurs arrivent au bout de leur de contrat en fin d'année et les rumeurs commencent à partir dans tous les sens concernant leur avenir.
FaZe fut la grosse surprise de Cologne. Incapables de gagner un match officiel en dehors des qualifications et exhibitions depuis mars, les hommes de karrigan ont mis à terre EG et Complexity lors du Play-In, Spirit, Vitality et Heroic en poules, puis Gambit, excusez du peu, en quart de finale ! NAVI les a fait retomber sur terre ensuite (07-16 / 07-16), mais ce résultat est plus qu'encourageant pour une line-up que l'on pensait déjà plus ou moins perdue. Alors, ce n'est qu'un tournoi et il faudra confirmer à la rentrée, mais FaZe semble être sur la bonne voie pour se relancer, surtout si son duo Twistzz - broky parvient à tenir la distance.
Presque étonnamment, le 14ème retour d'olofmeister semble porter ses fruits pour FaZe (photo : ESL)
En dehors de ces trois-là, ce fut plus compliqué. Pour sa première lan avec misutaaa et Kyojin, Vitality s'est bien battue mais est tombée contre NAVI puis FaZe. Complexity et mousesports ont passé le Play-In mais n'ont pas gagné un match dans le tournoi principal. NiP a bien commencé en étrillant Team Liquid sur deux cartes (17-19 / 16-06 / 16-02), mais a chuté face à Gambit puis Virtus.pro. OG n'est même pas sortie du Play-In, perdant à la surprise générale lors de sa rencontre décisive face à Renegades, sans inscrire la moindre carte (11-16 / 15-19). Il y a encore du travail.
Les héros d'Internet vont devoir cravacher
Les équipes dominantes en ligne allaient-elles réussir à confirmer en lan ? Dur de faire un bilan après une seule sortie. Mais tout de même : personne ne s'est piteusement raté, mais personne non plus n'a levé toutes les interrogations.
Sans doute la plus attendue, Gambit a bien débuté en s'imposant face à mousesports et NiP, laissant tout de même une carte à chaque fois, puis s'est inclinée deux fois de suite, face à G2 puis FaZe, là encore en trois cartes. Au final, un top 5/6 qui serait encourageant pour un cinq jeune, mais qui est presque décevant quand on sait ce qu'il a déjà accompli en ligne. Il ne lui a toutefois pas manqué grand-chose et les statistiques individuelles l'attestent : l'équipe place quatre joueurs dans le top 12 individuel de l'événement. La pression des lans semble déjà avoir été digérée. Y a plus qu'à corriger les derniers détails lors des prochains rendez-vous.
Gambit était proche du dernier carré et d'un énième duel face à NAVI, en lan cette fois-ci,
mais FaZe en a décidé autrement (photo : ESL)
Heroic a un peu plus déçu, galérant contre Team Spirit et s'en sortant après un double overtime en map 3, puis cédant contre Astralis et FaZe. On attendait un peu plus des tenants du titre en ESL Pro League qui, avec un top 7/8, réussissent toutefois à faire mieux qu'aux IEM Summer, où ils avaient dû se contenter d'un top 9/12. Serait-ce une pente descendante sur laquelle est engagée la line-up danoise ? Réponse après la rentrée.
Top 7/8 également pour BIG, qui s'en sort cependant mieux que les Danois avec deux succès convaincants contre Virtus.pro et Liquid. Seule une absence prolongée contre G2 (16-08 / 01-16 / 04-16) et une revanche qui s'échappe contre Virtus.pro dans le match d'accession aux play-offs (15-19 / 16-19) l'ont privées de l'arbre final. Au final, BIG semble à sa place.
La région CIS confirme, l'Amérique coule
Après trois représentants sur six équipes en play-offs, la région CIS ne s'est pas ratée. Elle a même remporté le tournoi avec NAVI, compensant ainsi les éliminations de Gambit et Virtus.pro dès les quarts. Cette dernière paraît d'ailleurs miraculée : elle a sauvé cinq rounds de match face à Complexity lors de son premier tour de loser bracket en poules, avant de rester en vie malgré un duel très serré contre BIG. Astralis fut finalement son bourreau dans l'arbre, mais là encore, après une rencontre disputée (16-19 / 22-20 / 08-16). Si les adeptes de l'alphabet cyrillique n'ont pas trusté la finale comme ils avaient pris l'habitude de le faire dernièrement, Cologne reste tout de même satisfaisante pour eux, même si Spirit, le quatrième larron, a été rapidement éliminée par Heroic puis FaZe.
Côté américain, c'est un peu plus compliqué. Inapte à franchir le Play-In, battue par FaZe puis mouz, Evil Geniuses avait jeté l'éponge avant même le début des hostilités. De même pour Bad News Bears, qui n'a rien montré de vraiment encourageant, n'inscrivant jamais plus de neuf rounds contre mouz puis LDLC OL.
Leurs concurrents continentaux n'ont ensuite pas réussi à faire bien mieux : Liquid s'est mangée deux roustes par NiP, s'est fait mille frayeurs contre mouz (28-26 sur la troisième carte !) avant de finir sa route sans prestige face à BIG (11-16 / 13-16), aucune de ses individualités ne se montrant à la hauteur. FURIA n'a eu que les Australiens de Renegades à se mettre sous la dent, s'inclinant avant ça contre Vitality puis après ça contre Heroic, sans gagner une map dans les deux cas. KSCERATO a beau finir 3ème meilleur joueur individuel de l'événement, il était bien le seul à répondre présent du côté des Brésiliens. Il faudra du temps à l'Amérique pour revenir titiller les sommets.
Personne n'a réussi à tenir la baraque chez Liquid, pas plus Stewie2K que ses coéquipiers (photo : ESL)
Le Play-In, c'est chouette
Plutôt que d'opter pour une qualification fermée en ligne, ESL avait décidé que le Play-In, qui offrait huit places pour les IEM Cologne, se déroulerait aussi en lan. Et ce fut une très bonne idée. D'abord parce qu'en lan, qu'importe l'enjeu, c'est toujours mieux. Ensuite, parce que ça permet de faire grimper un peu l'ambiance et de se mettre dans le bain avant que le gros de la compétition ne débute. Et enfin parce que ça débouche sur des rencontres exotiques impossibles à mettre en oeuvre autrement, qui rappellent les ESWC d'antan où se retrouvaient des équipes des quatre coins du monde.
Quel plaisir que de voir les Franco-Belges de LDLC OL affronter les Américains de Bad News Bears, la formation multinationale d'Evil Geniuses se confronter aux Chinois de ViCi, les Allemands de Sprout se mesurer aux Brésiliens de TeamOne, les Australiens de Renegades faire face aux Européens d'OG. Seule une lan permet à de tels instants d'exister. Et puis quand un petit surprend un gros, à l'image de Renegades qui tape OG pour se hisser dans le tournoi principal, c'est la cerise sur le gâteau.
LDLC n'a peut-être pas survécu au Play-In, mais LDLC était là, et c'était déjà très cool (photo : ESL)
Vive les vacances
Les IEM Cologne étaient la première lan de cette moitié de saison... et aussi la dernière. Les vacances arrivent et la scène, de très haut niveau du moins, ne reprendra que mi-août, à l'occasion de l'ESL Pro League S14, qui devrait également se dérouler en présentiel, à Malte, espérons.
Ce pourrait être frustrant qu'une telle pause arrive déjà, mais c'est au contraire une très bonne nouvelle. Cela fait quasiment sept mois que les équipes professionnelles jouent très souvent et un peu de repos est bien mérité. Et puis, moins il y aura de lan, plus chacune d'entre elles sera importante. Plutôt que de retomber dans l'ignoble système qui s'est peu à peu mis en place sur la scène, où tout s'enchaîne sans répit ni intérêt, savourons l'attente, la tension qui monte au fil des jours, l'excitation qui arrive petit à petit avant une grosse compétition. Il y avait un peu ça avant Cologne, parce que cela faisait un an et demi que l'on espérait le retour des lans. Ce serait bien que ce soit le cas plus souvent. Surtout avant un rendez-vous comme le Major, dans trois mois.