Deux jours après une finale épique, tant en terme d’intensité et de surprises que de problèmes techniques, nous allons tenter d’analyser de façon plus approfondie la défaite de l’équipe VeryGames face à l’équipe 3DMAX en finale de la MaxLan.

Un parcours sans faute…

Outre leur défaite en EMS face à l’équipe Sypher, l’équipe VeryGames a affiché ces derniers mois une réelle domination sur la scène française et européenne avec une déconcertante sérénité sur l’ensemble des matchs officiels. En témoigne leur parcours en 2010 où ils ont gagné toutes les compétitions auxquelles l’équipe a participé.

Les matchs jusqu’à la finale de la MaxLan n’ont pas échappé à cette dynamique. Encaissant seulement  52 rounds en 10 maps jouées (soit une moyenne d’environ 5 rounds encaissés par match contre 16 infligés). Quand on voit le nom des équipes adverses (NITROSE, eLogic, solstice, LDLC, Multigaming Family), VeryGames confirme indéniablement son statut de grandissime favori. L'équipe domine la scène, et demeure incontestablement la plus forte aux yeux de ces adversaires, elle semblait ne jamais pouvoir perdre…

…Ou presque

Les spectateurs sont dans l’expectative, semblent interloqués, le temps semble incroyablement long… Une question demeure : Que se passe-t-il ? Outre la durée interminable de la finale due à des problèmes techniques à répétition, le dénouement est là : VeryGames, dont la victoire semblait acquise aux yeux de tous ou presque, vient de perdre contre 3DMAX.

Le score, 16-12, 13-16, 16-06 respectivement sur de_dust2, de_inferno et de_train. Une vraie bataille, qui aura tourné court sur la troisième carte en la faveur des hommes d'AsP. Au regard de la qualité de l’effectif et de la supposée solidité de leur jeu, comme un symbole, l’équipe VeryGames a même peiner à prendre une map à leurs adversaires.

En effet, malgré un niveau de jeu élevé, le jeu produit par les hommes d’Ex6TenZ lors de la finale s’est révélée fébrile, inefficace… autant de qualificatifs peu communs lorsqu’il s’agit de caractériser le jeu de cette équipe.

Les pistes d’explication

On apprend plus des échecs que des victoires, c'est certain. De nombreuses raisons peuvent expliquer cette déroute, et il sera important pour l’équipe VeryGames de les analyser pour progresser. Néanmoins, plusieurs constats communs peuvent être faits par les spectateurs avertis : 

Le manque de compétition

Elément récurrent souligné lors des interviews, nous n'avions pas vu la formation française à l'oeuvre depuis fin octobre et les finales EPS. Vous me direz que c'est faux, et qu'il y a eu l'Epsilan une semaine avant la MaxLan. Oui, mais l'opposition était-elle assez relevée pour réellement se mettre dans le bain et ne pas tomber dans un excès de confiance ? Nous parlons bien évidemment ici d'un manque de compétition au sens propre du terme, et non pas de préparation puisque cette dernière a visiblement été intensive depuis fin février, avec un bootcamp à CyberNation notamment.

Un schéma de jeu perfectible

Corolaire du manque de préparation de l’équipe, il a été très étonnant de constater au regard du match, que les VeryGames étaient en difficulté sur de nombreuses phases de jeu, s’en remettant ainsi aux talents individuels de ces joueurs. L’équipe nous a en effet semblé désorganisée, manquant d’automatismes malgré un niveau de jeu élevé produit et imposé par leurs adversaires. A cet égard, l’intégration de SmithZz ne semble pas complètement établie, même si ce dernier n'a pas à rougir du niveau individuel fourni durant le tournoi puisqu'il finit meilleur fragueur de la lan.

 
RpK et SmithZz, juste avant le début de la grande finale

Le style de jeu de l’équipe a semblé d’avantage se reposer sur le talent de ces joueurs, par intermittence. Un coup RpK, un coup SmithZz, un coup NBK, mais jamais ensemble, ou presque. RegnaM et Ex6TenZ ont aussi perdu de leur éclat sur cette finale, mis à part sur la deuxième carte pour le leader in game, qui a pour le coup sauvé la baraque.

Une équipe de "shox"

Malgré les précédentes explications, il convient de ne pas dénaturer la qualité de jeu imposée par l’équipe 3DMAX. Montée en puissance au fil de la compétition, l’équipe 3DMAX a proposé un jeu solide et efficace, éclipsant les performances individuelles des joueurs VeryGames et finissant par éteindre la dynamique collective de celle-ci.

Menée par un AsP, bien plus entreprenant que lors de l'Epsilan (cela pouvant s’expliquer par le nécessaire temps d’adaptation et la possibilité enfin réunie de jouer en équipe), l’équipe 3DMAX a mis en place un style de jeu convaincant.

Inspiré du style de jeu déployé par l’équipe LDLC, simple mais agressif, ce dernier a posé de nombreuses difficultés à l’équipe VeryGames et a permis ainsi aux 3DMAX de s’imposer, profitant des erreurs inhabituelles de leurs adversaires.

Une performance collective, mais largement emmenée par un individu que tout le monde connait dorénavant. Cette victoire a largement été marquée d’une empreinte bien connue, celle de Richard "shox" Papillon.

    

Malgré cette défaite, et un Ex6TenZ très déçu et démotivé juste après la finale, il va de soit que les VeryGames ne sont pas à blâmer et qu'ils apprendront de cette contre-performance.

La revanche aura certainement lieu à la Gamers Assembly fin avril, où VeryGames devrait se rendre à la place de la Copenhagen Games, choix direction lié à ce loupé à la MaxLan. Les points Masters sont chers, et l'arrivée de l'ESWC a donné un poids supplémentaire aux lans hexagonales.

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