Depuis la Coupe du Monde des Jeux Vidéo qui s'est déroulée au parc des expositions de Versailles début novembre dernier, la scène féminine a su conquérir un public, en impressionnant par la qualité de jeu déployée mais surtout par la beauté des matchs plus équilibrés et serrés les uns que les autres. Aperçu d'une scène qui se cherche et qui souhaite se développer.

Bref rappel. Le début de la semaine ESWC était consacré aux qualifications franco-françaises et à ce petit jeu ce sont les Imaginary Gaming qui en sont sorties gagnantes. Quelques jours plus tard s'était déroulée la finale mondiale de l'ESWC où le parcours des Françaises s'est arrêté sur une défaite en petite finale avec un match serré contre les Reason Gaming. Pendant ce temps les Alternate ATTAX jouaient prolongation sur prolongation lors d'un match d'anthologie contre les Américaines d'UBINITED, finalement grandes gagnantes de l'évènement parisien. Pour ceux qui n'ont pas pu suivre et qui sont encore sceptiques sur la qualité de la scène féminine nous vous invitons à (re)découvrir l'excellente vidéo réalisée par MsTsN.

Les joueuses d'Imaginary Gaming en conférence de presse après leur victoire à l'ESWC.fr

Bref tout semblait être bien parti pour la scène féminine, mais hélas un mois après la coupe du monde la réalité a repris le dessus, les joueuses ont retrouvé les difficultés qui étaient leur quotidien avant ce grand évènement : difficile de trouver des structures ou des encadrements, difficile de trouver des sponsors et surtout difficile de trouver des joueuses. Certains diront que la scène masculine (ou mixte) rencontre les mêmes difficultés, certes, sauf pour ce qui est de trouver des joueurs, où nous n'avons que l'embarras du choix.

Ayant particulièrement apprécié à titre personnel la compétition et étant assez admiratif du niveau déployé par certaines filles -malgré l'absence de stratégie et de fond de jeu d'équipe- j'écris ce blog de la rédac afin d'aider et de centraliser les informations ou les idées qui pourraient permettre à la construction et stabilisation d'une scène féminine en France et à l'international. N'oublions pas que la scène mixte française ne s'est pas construite en un jour, pour les non initiés nous avons également connu des périodes chaotiques et même dans les plus hautes équipes françaises. Si nous pouvons éviter cela aux filles, ce serait une bonne chose.

Les sourires d'après match

Premier constat, d'après des études réalisées par les Allemands de "National Gamers Surveys" 52 % des femmes Françaises jouent aux jeux vidéo, contre 61 % des hommes. Même si on imagine que les FPS sont plus des jeux d'hommes, les chiffres de cette information laissent à penser que le potentiel de joueuses sur CSGO est suffisamment grand pour accueillir une véritable scène féminine. Actuellement l'un des problèmes majeurs de la scène féminine est son nombre réduit de joueuses qui ne permet pas une segmentation de niveau. Aujourd'hui le plus grand groupe Steam regroupe 300 joueuses françaises et internationales. Il faut aller chercher des joueuses "casuals" et utiliser les outils à votre disposition pour regrouper la "communauté". Le reportage de 7 à 8 sur TF1 ce mois-ci devrait attirer de nouvelles joueuses, c'est peut-être le moment de communiquer plus.

Second constat, le manque d'événement, un championnat par an comme l'ESWC n'était pas suffisant. Les organisateurs semblent se réveiller puisque l'Anjougame 12, la Copenhagen Games et l'Epsilan commencent à annoncer des tournois féminins. Mesdemoiselles il ne tient qu'à vous de vous déplacer à ces événements pour faire vivre votre scène. N'oubliez pas que les lans donnent envie de s'investir dans une équipe et rarement l'inverse.

Messieurs, nous aussi on a notre ESWC !

Pour finir sur les constats, il faut prendre la communication à bras le corps, c'est l'outil de développement numéro un des communautés. Où lire des articles sur la scène féminine ? VaKarM essaie de traiter l'actualité liée aux filles, mais le manque d'informations et de stabilité à l'heure d'aujourd'hui rendent réticent les rédacteurs. Des news trop souvent mises à jour ne feraient que nuire à l'image de la scène féminine.

Le site Ladie Offensive a l'air intéressant et espérons qu'il continue sur sa lancée, certaines pages Facebook sont également disponibles à l'international. Où rencontrer des joueuses ? Le channel irc #CSGOLadies (messieurs passez votre chemin) n'est pas encore très garni.

Nous sommes tout à fait disposés à relayer des informations pour aider la scène féminines, d'ailleurs si l'une d'entre vous se sent l'âme d'une JK Rowling ou souhaite tout simplement apporter son aide à VaKarM pour couvrir la scène féminine, le seul obstacle à votre entrée dans le staff est une bonne dose de motivation.

Les scènes liées aux jeux vidéo nécessitent peu de ressources, mais elles sont vitales : un afflux constant de nouveaux joueurs, une vision médiatique interne (vos serviteurs) et externe occasionnelle (merci TF1 pour ces reportages tous les deux ans, ou encore GameOne, Nolife... etc), des compétitions, des compétiteurs et bien sûr des sponsors. Qui commenceront par aider financièrement les compétitions puis à aider les équipes plus talentueuses du subtop.

La scène Counter-Strike et notamment sa dernière version Globale Offensive est très récente et se doit d'exploiter toutes ces ressources pour se consolider, prenons en considération que la scène féminine n'est pas concurrente à la scène "masculine" mais bien au contraire une aide importante.