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Blog de la rédac #18 : La fin d'un temps ?

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Les questions sur l'avenir de VaKarM sont nombreuses et nous nous interrogons régulièrement en interne à ce sujet. A postériori nos tentatives d'y répondre peuvent faire sourire, nous sommes ainsi loin d'avoir disparu avec Source. Mais la dernière édition de l'ESWC a fait ressurgir de vieux démons et prouve que le sujet est plus que jamais d'actualité. Notre modèle associatif, fondé sur des bénévoles, a-t-il encore un avenir, à côté des entreprises ou mastodontes que sont Millenium, GameOne, JeuxVideo.com, voire même TF1 ?

Il faut dire que sur Source notre position était des plus confortable. Un nid douillet, au final trop petit pour attirer l'attention de beaucoup, dans lequel tout le monde ou presque se connaissait, des organisateurs de lans aux admins tournois, en passant par les joueurs aux rédacs, dans des salles en général largement dimensionnées, avec une concurrence quasi inexistante.

Avec Global Offensive et cet ESWC 2012, tout ou presque à changé : KeNoB et DraGon ont pris une retraite bien méritée, les joueurs Source et 1.6 se sont mélangés, les mètres carrés sont comptés, avec une zone joueurs coincée entre Dance Revolution 3 et la grande scène, la plupart des sites esports assurent un coverage même basique de CS:GO. Et à côté de ces sites habituels, de nouveaux entrants généralistes s'intéressent de plus en plus au sujet, comme JeuxVideo.com, GameOne ou encore TF1 (tournage d'un sujet pour 7 à 8).

VaKarM vs JV.com, David contre Goliath ?

Combien de temps les joueurs accepteront-ils de donner cinq, dix variantes de la même interview aux différents sites ? Le temps en lan est compté, ils finiront par faire des choix... Entre GameOne et VaKarM, on pourrait difficilement leur reprocher de choisir le premier. La place derrière les joueurs en lan (voire pire, sur scène !) est limitée. Entre faire une place pour les caméras de TF1 pour un reportage de 7 à 8, ou les notres pour une movie ESWC 2012 ou une vidéo d'ambiance, que choisiront les admins ? La zone presse est complète, combien de temps avant que les organisateurs ne mettent le holà à l'inflation du nombre d'accréditations ? Et si le nombre de spectateurs est encore ridicule sur CSGO, combien de temps avant que les revenus du streaming ne deviennent un enjeu majeur et source d'exclusivité, avec la fin probable des GOTV publiques qui ira avec ?

Décrocher une interview de NiP trois minutes après une finale (gagnée) ressemble un peu à ça...

Certes on a conscience que beaucoup de ces questions se posent principalement pour des événements très spécifiques comme l'ESWC, mais le circuit lan français basé sur quelques associations regroupant des dizaines de bénévoles est une exception en Europe, combien de temps survivra-t-il ? Même la PxL, lan bien établie par excellence, a du mal à faire le plein sur ces deux dernières éditions... Si CSGO suit l'exemple de SC2 et LoL, les affrontements mythiques entre les meilleures équipes seront de plus en plus l'apanage de ce type d'événements, avec des lans domestiques qui ne pourront jamais s'aligner sur les dizaines de milliers d'euros de récompense. D'ailleurs les questions d'exclusivités du stream s'ont déjà d'actualité, même sur des "petits" (en comparaison d'un ESWC ou d'une Dreamhack) événements français.

Le rôle des différents acteurs de la scène évolue également : Valve se met à réaliser des vidéos, les rédactions lancent des web TV, les équipes envoient des rédacteurs ou des photographes, les sites d'actus organisent des tournois, nous passons plus de temps à filmer pour avoir des rushs d'ambiance qu'à interviewer... Alors que dans le monde professionnel l'époque est plutôt à toujours plus de spécialisation, pour se concentrer sur son coeur de métier, force est de constater qu'un phénomène un peu inverse a tendance à se produire dans l'esport... Pour le meilleur, avec du contenu toujours plus nombreux et innovant, ou pour le pire, avec une dispersion considérable des moyens ?

Cet élargissement du périmètre s'est traduit concrètement chez nous par un agrandissement considérable du staff. D'une petite dizaine de personnes à mon arrivée chez VaKarM pour arriver à près de 25 aujourd'hui, toutes activités confondues (rédac, designer, moviemaker, WebTV ... etc), ce qui n'est pas sans conséquence : si on arrive toujours bien à conserver un "esprit de famille" assez proche des débuts (comprendre : un joyeux bordel), comment par exemple envoyer toutes ces personnes en coverage ?

Le Mumble VaKarM un soir d'affluence... (crédit: AlfWen)

Ainsi le coverage lan est souvent considéré comme une "récompense" pour les membres bénévoles des sites d'actus, on a ainsi l'occasion de rencontrer les équipes et joueurs sur lesquels on écrit tout l'année, de vivre un peu le tournoi avec eux, a fortiori pour les tournois inter (demandez un peu à MsTsN dans quel état il était derrière LDLC à la 30P). Si les dits tournois ne nous permettent plus que marginalement d'être en contact avec les joueurs, ou si le staff devient trop nombreux pour se retrouver régulièrement en lan, comment conserver cet esprit de groupe et entretenir cette passion ?

De là à dire que c'était mieux avant ? Sans doute pas, ce serait tomber dans le piège trop facile de la nostalgie : c'était juste différent. Plus que la fin d'une époque, nous sommes probablement au début d'une nouvelle ère, qui promet tout autant. A nous de trouver les réponses à ces questions pour que vous soyez toujours plus nombreux à nous lire !

 

Illustration tirée du "Blog de Monsieur Hibou", avec l'aimable autorisation de l'auteur.

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