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L'héritage de Poulidor

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Raymond Poulidor était un cycliste français des années 1960 et 1970. S'il est considéré comme l'un des meilleurs de sa génération, accrochant de très grandes courses à son palmarès, il est véritablement entré dans l'imaginaire collectif de par ses malheurs sur le Tour de France. En 14 participations, il a fini trois fois deuxième et cinq fois troisième mais n'a jamais réussi à l'emporter, accumulant les coups de malchance. Cerise sur le gâteau : il n'a pas porté une seule fois le maillot jaune, échouant à plusieurs reprises pour une poignée de secondes, et même à 80 centièmes dans le Tour 1973. En référence à l'histoire de Raymond Poulidor dans le Tour, son nom est passé à la postérité pour désigner une personne habituée à finir deuxième.

Et comme dans tout sport ou jeu vidéo compétitif, Counter-Strike : Global Offensive a ses Poulidor. Des joueurs ou équipes qui ont accumulé les finales... et les défaites.

RpK

Entre septembre 2012 et décembre 2016

2 finales gagnées

Gamers Assembly 2015
Finales ECS S1

 

10 finales perdues

DreamHack Valencia 2012
ESWC 2012
eSportsHeaven Lan Prague
DreamHack Winter 2012
Assembly Winter 2015
IOS Pantamera
Finales ESL Pro League I
Finales ESL Pro League S3
StarLadder i-League S2
Northern Arena Montreal

RpK aura attendu près de quatre ans avant de remporter un trophée de renom sur CS:GO. Certes, il s'imposera à l'ESWC France 2012 (dans un tournoi qui ressemblait surtout à une qualification pour l'ESWC Monde) et à la Gamers Assembly 2015, mais ces lans restaient nationales et n'étaient pas franchement représentatives du niveau qu'il fréquentait habituellement. Les quatre ans sont aussi à nuancer puisque pendant deux d'entre eux, RpK ne touchera pas du tout à Counter-Strike. Particularité d'une carrière qu'il pensa arrêter fin 2012 avant de la redémarrer fin 2014, sous l'impulsion d'un manager persuasif.

Dans les premiers mois de vie de CS:GO, sous les couleurs rouge et blanche emblématiques de VeryGames, RpK n'est plus tout à fait le tank de Source mais reste un blindé solide. Sauf qu'en face, cinq Suédois ont décidé de ne rien partager et s'assoient sur une petite montagne d'or. L'ancienne line-up Ninjas in Pyjamas (f0rest, Get_RiGhT, friberg, Xizt, Fifflaren) va truster les premières places et RpK finira 2012, comme tous ses coéquipiers (SmithZz, Ex6TenZ, kennyS, NBK), avec quatre médailles d'argent autour du cou. Et ce malgré sa performance dantesque à la DreamHack Winter, terminée avec 1,38 de rating, tout simplement le plus élevé de la compétition.

RpK et kennyS qui n'affichent pas leur plus beau sourire après avoir perdu l'ESWC 2012

C'est là que RpK va s'arrêter. À la surprise générale, le 9 janvier 2013, le Toulousain dit stop et coupe tous les ponts avec Counter-Strike. Durant deux ans, il va se consacrer à son autre passion, l'automobile, aux côtés de son père. La souris laisse la place à la clé à molette, et tant pis s'il n'y a pas eu une grande victoire sur CS:GO avant de raccrocher.

C'est un coup de fil de NiaK qui va faire revenir RpK. Décembre 2014, Titan vient d'essuyer l'affaire du bannissement de KQLY et a besoin d'un nouveau joueur. NiaK a l'idée un peu folle de rappeler le tank, qui n'a quasiment pas joué du tout depuis deux ans. Il lui explique la situation, la possibilité (nouvelle !) de pouvoir vivre de Counter-Strike. RpK rallume son PC, relance CS, et passe de longues heures sur le jeu pour se tester et essayer de retrouver ses sensations. Quelques jours plus tard, sa réponse est positive : il revient.

Et comme si 2012 s'était finie la veille, il va de nouveau perdre en finale pour sa première sortie. Contre... NiP, évidemment. Titan termine à la deuxième place de l'Assembly Winter 2015, en Finlande, et réitère ce résultat une semaine plus tard dans le pays voisin, la Suède, en finale de l'IOS Pantamera. Cette fois, le bourreau s'appelle fnatic. Deux mois plus tard, c'est en Allemagne que RpK décroche sa septième médaille d'argent internationale consécutive, en perdant en ESL Pro League (pas la même qu'aujourd'hui) contre Na'Vi.

Les résultats en dents de scie de Titan ne permettront pas à l'équipe de rallier une nouvelle finale avant... jamais, puisque la structure disparaît fin 2015. RpK et sa formation passent chez G2, l'occasion de perdre une huitième finale, aux finales ESL Pro League (là par contre, c'est celle que l'on connaît maintenant) saison 3, au terme d'un Bo5 d'anthologie contre Luminosity, conclu 19-16 sur Inferno, cinquième carte, par les Brésiliens.

C'est la goutte de trop pour RpK : dix jours plus tard, aux finales ECS S1, il est bien décidé à mettre fin à cette série de deuxièmes places qui n'a que trop duré. Et pour cela, lui et G2 écartent tous ses anciens bourreaux, ou presque : NiP est battue 2-0 en poules, fnatic écartée 2-0 en demi-finale, Luminosity balayée 2-0 en finale. Ne manque que Na'Vi à l'appel. Tant pis, le tank s'en remettra sûrement. Trois ans et dix mois après la sortie de CS:GO, un an et six mois après son retour, il a enfin l'or autour du cou. Il perdra tout de même deux autres finales cette même année, à la StarLadder i-League et à Montréal pour la Northern Arena, histoire de ne pas oublier d'où il vient. Ce qui fait d'ailleurs qu'aujourd'hui encore, RpK n'a jamais gagné une finale contre NiP.

Ça a quand même fini par sourire au bout d'un moment

 

Hiko, n0thing et sgares

Depuis le début de CS:GO, à l'international

Hiko

Finales ESEA S13
Finales ESEA S14
Finales ESEA S16
ESL One Cologne 2016
DreamHack Austin 2018

n0thing

Finales ESEA S14
Finales ESEA S16
ClutchCon 2015
Finales ESL ESEA Pro League S1
ESWC 2015
Finales FACEIT Stage 2
iBUYPOWER Cup
RGN Pro Series
Northern Arena Toronto
DreamHack Bucarest
Finales ESL Pro League S4
iBUYPOWER Masters 2016
ESL One Cologne 2017
ESL One Belo Horizonte 2018

sgares

Finales ESEA S14
Finales ESEA S16
ClutchCon 2015
Finales ESL ESEA Pro League S1
ESWC 2015
Finales FACEIT Stage 2
iBUYPOWER Cup

Le trio américain composé de Hiko, n0thing et sgares, qui a évolué un long moment ensemble chez compLexity puis Cloud9, a connu bien des déceptions en finale. Seul, en duo ou tous les trois ensemble, les trois représentants de la bannière étoilée ont réussi à gagner des tournois nationaux grâce à l'important nombre de lans se déroulant en Amérique, mais ils ont rencontré beaucoup plus de difficultés à s'imposer à l'international. Hiko n'a d'ailleurs toujours pas trouvé la faille, quant à sgares, ça se discute.

Le premier à goûter à l'argent est Hiko, sous les couleurs de Quantic, lors des finales ESEA saison 13 en avril 2013. Des Ninjas in Pyjamas encore bien trop forts l'emportent facilement en finale en ne concédant que 14 rounds en deux cartes. La saison suivante, le trio est cette fois-ci réuni chez compLexity, mais ce sont encore les NiP qui dictent leur loi. La bataille est toutefois plus serrée, les Américains réussissant à remporter Nuke 16-13 avant de tomber. Mais au final, le résultat reste le même : deuxième place.

À l'époque, les équipes américaines arrivaient surtout à performer sur leur sol. Il n'est donc pas surprenant de devoir attendre la saison 16 d'ESEA pour de nouveau voir coL et son trio se hisser en finale. Sauf que la bataille entre compatriotes, contre iBUYPOWER, tournera court : 9-16 / 2-16, compLexity perd encore et laisse iBUYPOWER réaliser le doublé, puisque l'équipe rivale avait déjà remporté la saison 15 quelques mois auparavant.

Deux événements vont alors venir impacter l'année 2014 pour ces trois joueurs : d'abord, durant l'été, le passage chez Cloud9, toute nouvelle structure sur CS:GO. Ensuite, la débandade au Major de la DreamHack Winter, marquée par une double défaite 5-16 contre HellRaisers puis fnatic, synonyme d'élimination en poules. C'en est trop pour Hiko qui quitte le navire, commençant sa longue traversée du désert dans le subtop américain.

n0thing et sgares continuent avec le maillot bleu et blanc. Une nouvelle défaite en finale les attend dès février 2015, à la ClutchCon, mais fnatic n'était pas loin d'être intouchable durant cette période. Il faudra ensuite attendre les beaux jours estivaux pour voir Cloud9 briller à nouveau. Et de quelle manière. Tous les supporters américains doivent se souvenir avec émotion de cet été 2015 de C9. En trois semaines, grâce notamment au lead de sgares particulièrement acclamé à cette occasion, l'écurie va atteindre trois finales d'événements internationaux majeurs.

Et elle va toutes les perdre. L'ESL ESEA Pro League saison 1, 1-3 face à fnatic malgré le gain de la première carte. L'ESWC, 1-2 contre Na'Vi, dont un revers 14-16 sur la troisième map. Les finales FACEIT Stage 2, 0-2 versus TSM. L'argent c'est bien, mais autant d'un coup, ça fait quand même beaucoup.

En novembre, Cloud9 remportera finalement deux tournois coup sur coup : l'iBUYPOWER Invitational puis les RGN Pro Series Championship. Deux compétitions s'étant déroulées sur le sol américain, avec des équipes américaines, mais aussi deux étrangères : les Australiens de Renegades et les Brésiliens de Luminosity. Mais elles évoluent toute l'année aux États-Unis... Peut-on alors réellement parler de lan internationale ? Chacun jugera.

Pour sgares, ce sera en tout cas la seule victoire de ce type (au singulier étant donné qu'il ne joua pas les RGN Pro Series). Il quitte Cloud9 et rebondit chez Echo Fox, au cours d'une aventure qui ne lui apportera pas grand-chose si ce n'est une énorme humiliation à l'ELEAGUE saison 2 (trois cartes jouées, trois cartes perdues : 1-16 / 2-16 / 3-16). Son passage chez Misfits en 2017 sera meilleur au niveau des résultats mais ne suffira pas à étoffer son palmarès, tant en victoires qu'en finales perdues (si ce n'est celle du Minor américain).

n0thing, lui, reste chez Cloud9. Bien lui en prend : en 2016, il perd encore deux finales, à la Northern Arena Toronto contre Immortals, puis à la DreamHack Bucarest face à Virtus.pro. Et quand on ne l'attendait plus, C9 ira enfin, plus de deux ans après son arrivée dans l'écosystème Counter-Strike, décrocher son premier grand titre aux finales ESL Pro League saison 4. Les Américains vont même réussir l'exploit de battre les Brésiliens de SK chez eux, ces finales se déroulant à Sao Paulo. Lors de l'ultime match, ils encaissent un comeback brutal sur Overpass, passant de 13-2 à 17-19, mais ils restent sereins et déroulent sur les deux autres cartes : 16-6 sur Mirage, 16-5 sur Dust2.

Enfin, les États-Unis tiennent leur victoire de référence sur CS:GO. n0thing aussi, forcément. Mais d'autres désillusions suivront, notamment à l'ESL One Cologne 2017, contre SK en grande finale, ainsi qu'à l'ESL One Belo Horizonte, alors que n0thing dépannait mouz. Même dans cette situation, c'est une défaite au dernier match qui l'attend.

Et Hiko dans tout ça ? Après son départ de Cloud9 fin 2014, il se perd chez Nihilum, dépanne FlipSid3, et trouve finalement une maison un peu plus solide chez Team Liquid. Il perd une première finale avec sa nouvelle organisation lors de l'iBUYPOWER Cup remportée par C9. Puis une deuxième... en Major ! Lors de l'ESL One Cologne 2016, Liquid réussit un tournoi époustouflant, bien aidée par un s1mple exilé chez elle, et atteint le top 2 en sortant Na'Vi puis fnatic grâce aux acrobaties de l'Ukrainien. Mais craque complètement en finale et se fait pulvériser par SK, 7-16 / 6-16.

À la fin de l'année, Hiko est finalement remercié et, après un passage avorté chez OpTic, trouve de quoi se relancer chez Rogue. En fait, tout ce qui l'attendra, c'est une énième finale perdue, lors de la DreamHack Austin 2018, contre Space Soldiers. Et une autre, plus anecdotique, au Minor Amérique du FACEIT Major. Tout ça pour dire qu'après tout ce temps, Hiko, considéré pendant la première année et demi de vie du jeu comme le meilleur joueur de son continent, n'a toujours rien gagné à l'international.

 

Ninjas in Pyjamas en 2015... et en Major

Sur toute l'année 2015  En Major

2 finales gagnées

Assembly Winter
ESPORTSM 2015

 

7 finales perdues

X-Games
ESL One Katowice
Gfinity Spring I
Finales StarLadder StarSeries XII
Finales FACEIT Stage 1
Gfinity Summer I
Finales Fragbite Masters S5

DreamHack Winter 2013
EMS One Katowice 2014
ESL One Cologne 2014
DreamHack Winter 2014
ESL One Katowice 2015

En 2012, NiP gagnait tout. En 2013, NiP triomphait encore souvent. En 2014, NiP s'imposait déjà beaucoup moins. Et en 2015, NiP ne soulevait plus aucun trophée. Allez, à l'exception de l'Assembly Winter remportée en janvier face à Titan. Mais à cette victoire près, obtenue lors d'un des tournois les moins cotés de l'année, tout le reste de la saison sera une suite de défaites en finale pour les ninjas. Résultat, avec le Finlandais allu, arrivé en février et reparti en décembre, NiP n'aura rien gagné. Sauf le championnat suédois, mais aucune autre équipe de son niveau n'y était présente, et ce n'était de toute façon pas une compétition internationale.

En janvier, les ninjas, alors toujours avec Maikelele, avaient déjà atteint deux finales. Ils avaient donc gagné à l'Assembly Winter contre Titan, à une époque où kennyS était peut-être le meilleur joueur du monde. Avant cela, ils s'étaient toutefois inclinés aux X-Games, battant fnatic en demie pour perdre contre Team-LDLC en finale.

On a déjà vu friberg plus content (crédit photo : HLTV)

Quand allu débarque, un peu à la surprise générale car Maikelele semblait parfaitement faire son travail, c'est un grand changement pour les ninjas. Pour la première fois, ils intègrent un non-Suédois à leur effectif et doivent se mettre à l'anglais. Cela ne semble pas trop les perturber : après un tour de chauffe à l'IOS Pantamera, ils atteignent la finale du Major, pour leur deuxième sortie. Des victoires sur Astralis et les neo-EnVy leur offrent, pour la troisième fois en cinq éditions dans les tournois sponsorisés par Valve, un duel final contre fnatic. Et ce sera explosif. fnatic prend Dust2 16-14, NiP répond sur Cache 16-10. La dernière carte, Inferno, accouche d'une remontée mythique des ninjas, de 4-14 à 13-15, avant que le duo olofmeister-KRiMZ n'inscrive finalement le seizième round pour fnatic, laissant l'argent à allu et ses nouveaux coéquipiers.

Sur sa lancée de ce Major réussi, les Suédois et leur Finlandais réussissent encore deux fois à rejoindre une finale en mars 2015 : au Gfinity Spring I et aux finales StarSeries XII. Les deux fois, EnVyUs se venge de son élimination précédente, et avec la manière. En six cartes jouées, NiP n'en gagne qu'une, 16-14, et perd les cinq autres, sur des scores allant de 2-16 à 11-16.

Ça ne s'arrange pas en mai, aux finales FACEIT League I. TSM est encore dans sa période lune de miel depuis l'arrivée de karrigan et s'empare du titre, 2-1 en finale contre NiP. C'est encore pire en juin, quand EnVy confirme qu'elle est bien la bête noire des Suédois avec une humiliation 3-0 en finale du Gfinity Summer I.

allu aura connu beaucoup de finales avec ce maillot... mais aucun grand succès

Ce revers sera celui de trop pour NiP. À partir de l'été, ils commencent à plonger et leur seconde partie de saison sera beaucoup moins bonne que la première. En fait, ils ne rejoueront plus qu'une seule finale, lors de leur dernier tournoi de l'année, aux finales Fragbite Masters S5. Ils arrivent à battre fnatic en finale du winner bracket, mais ne peuvent faire le doublé en grande finale malgré un avantage de 11-7 sur la dernière carte. Encore une fois, ils montent seulement sur la deuxième marche du podium.

Cette réputation de Poulidor, NiP l'avait déjà dans un type de compétition, et malheureusement pour eux dans la plus prestigieuse : les Majors. Favoris à la DreamHack Winter 2013, considéré comme "leur tournoi", ils se font surprendre en finale par leurs compatriotes de fnatic, qui avaient pourtant changé de leader deux semaines auparavant en recrutant pronax. Quatre mois plus tard, pour la première de CS:GO dans la Spodek Arena de Katowice, les ninjas ne peuvent rien faire face à des Polonais de Virtus.pro intraitables à domicile, qui écrivent à l'occasion de ce triomphe la première page de leur longue histoire sous ce tag.

Il y aura encore deux autres défaites. À la DreamHack Winter 2014, alors que NiP venait pourtant de changer son cinq historique à quelques jours de l'échéance en recrutant Maikelele à la place de Fifflaren, les Suédois laissent passer deux rounds de Major contre Team-LDLC et cèdent en overtime sur la dernière carte de la grande finale. Et donc à Katowice 2015, encore face à fnatic, comme vu plus haut. Heureusement, entre temps, l'ESL One Cologne avait souri à f0rest et ses hommes, contre fnatic en finale, pour ce qui reste encore aujourd'hui comme la seule victoire de NiP en Major. Acquise à l'été 2014, dans la période où la formation était peut-être, paradoxalement, le plus dans le doute.

Quatre défaites en cinq finales de Major consécutives, cela reste encore inégalé, même plus de trois ans après. Na'Vi et GuardiaN s'en approchent doucement, avec aucun succès en trois finales jouées, mais les Ninjas in Pyjamas restent toujours ceux à avoir le plus échoué sur la dernière marche en Major pour l'instant.

 

Team Liquid, particulièrement en 2018

Depuis 2016

2 finales gagnées

cs_summit 2
SuperNova Malta CS:GO

 

9 finales perdues

ESL One Cologne 2016
ESG Mykonos 2017
ESL One New York 2017
Finales ESL Pro League S7
Finales ECS S5
ELEAGUE Premier 2018
ESL One New York 2018
IEM Chicago 2018
Finales ESL Pro League S8

Quelle année a vécu Liquid en 2018 ! Aucune équipe américaine n'avait jamais été aussi constante sur la durée, avec une présence récurrente lors des moments décisifs des plus grands tournois. La statistique qui le démontre bien, ce sont ses six finales atteintes dans des événements à 250 000 $ et plus. Et la statistique qui fait mal, c'est que ces six finales, Liquid les a toutes perdues. Dont cinq contre son cauchemar absolu : Astralis. Avec un ratio de 2 cartes gagnées pour 13 perdues face aux Danois, l'équipe américano-canado-brésilienne n'a jamais trouvé la solution pour ne serait-ce qu'embêter Astralis. Et la seule fois où un autre adversaire s'est présenté en finale, mousesports à l'ESL One New York, Liquid a laissé filer le trophée entre ses mains alors qu'elle avait quasiment les dix doigts dessus.

Tout avait pourtant bien commencé au cs_summit 2, en début d'année. Malgré une map d'avance pour sa rivale Cloud9, Liquid remporte la dernière rencontre 3-2 et conquiert son premier titre d'envergure (même relative) après plusieurs précédents échecs en finale les années précédentes, notamment à Cologne 2016, où elle n'était certes pas du tout favorite, ainsi qu'à New York 2017, où personne ne pouvait arrêter FaZe.

Tout avait pourtant si bien débuté... (crédit photo : Beyond the Summit)

La saison se poursuit, Liquid change Steel pour TACO, et la formation s'affirme de plus en plus comme une valeur sûre du top 5. Elle gagne finalement le droit de jouer le dimanche aux finales ESL Pro League S7. Pas de chance, Astralis commence à monter en puissance et gagne 3-1. Deux semaines plus tard, le résultat est similaire lors des finales de l'autre grande ligue de la scène, les ECS S5, 2-0 pour Astralis. Jamais deux sans trois au milieu de l'été : l'ELEAGUE Premier se termine sur un duel Liquid - Astralis et c'est la seconde qui l'emporte, encore 2-0. Liquid n'a aucun problème à battre Na'Vi ou MiBR, mais contre Astralis, ça ne veut pas.

Alors à l'ESL One New York, l'absence de la meilleure équipe du monde est l'occasion rêvée de s'emparer du titre. Liquid sort en tête de sa poule, humilie Gambit en demi-finale, 16-6 / 16-3, et s'offre un Bo5 abordable contre mousesports. Et si elle perd la première carte, le reste se déroule d'une bien meilleure manière avec des victoires sur les deux suivantes et une avance portée à 13-4 sur la quatrième, Dust2. Liquid n'a plus qu'à mettre trois petits rounds en défense pour conclure et enfin accrocher un grand titre à son palmarès. Sauf que ces trois rounds, ils ne seront jamais inscrits. mousesports sort un énorme side d'attaque, revient à hauteur, sauve un round de match à 14-15 et conclut à 19-17.

Le mental dans les chaussettes, la line-up américaine ne peut que perdre sur Mirage, ultime map, se faisant en plus rouler dessus par l'AWP de chrisJ. New York ne sourit pas à Liquid, et Chicago ne sera pas non plus le lieu de son premier succès. Encore une fois, la formation fait pourtant preuve d'une régularité exemplaire. Elle remonte un déficit de 11-16 / 4-11 contre LDLC en quart et colle un 16-1 à FaZe en demie pour tenter une nouvelle fois sa chance face à Astralis en finale. Mais rien n'y fait : les Danois collent une bulle à Liquid, 3-0.

Histoire de prouver qu'ils ne sont pas victimes d'une véritable malédiction, nitr0 et ses compagnons réussissent à remporter un tournoi plus petit après ce nouvel échec, le SuperNova CS:GO Malta. L'équipe finit même la compétition invaincue avec six succès en autant de maps jouées, mais les adversaires n'étaient pas du même calibre que lors des événements les plus prestigieux. Et en revenant ensuite dans le grand bain une semaine plus tard, pour les finales ESL Pro League S8, la série noire continue : Liquid bat tout le monde jusqu'en finale... et perd contre Astralis, cette fois-ci 1-3. Le même résultat, encore et toujours, pendant huit mois.

Cette line-up Liquid serait peut-être rentrée dans l'histoire si Astralis n'existait pas. Mais voilà, device & Co sont bien réels, et ce sont eux dont tout le monde se souviendra dans plusieurs années, pour leur dominance quasiment sans égale sur Global Offensive. Et si Team Liquid ne veut pas rester l'éternelle seconde dans les livres d'histoire, il va bien falloir commencer à les gagner un jour, ces finales.

Merci à Neysta pour la bannière

"L'argent c'est bien, mais autant d'un coup, ça fait quand même beaucoup."
Exactement le genre de phrase que je ne risque jamais de dire
Très sympa cet article ! beau travail
#3 FUN
Ce membre est banni définitivementModifié le 19/12/2018 à 19:58:33
Votre intro est un peu bizarre, quand vous parlez de Poulidor, vous le décrivez comme si il était mort alors qu'il est toujours vivant à l'heure actuelle

Très bon article sinon encore une fois Milka
C'est parce que y a le "était" ? Comme c'est du passé ça me semblait plus logique, pour Zizou j'aurais dit pareil, "était un footballeur des années 90 et 2000...". Mais oui il est toujours vivant ! Et merci !
En réponse à FUN #3 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)
Il y a deux fois "Finales ESL Pro League S7" pour Team Liquid ;)
Prendre un monde de drogués comme le cyclisme pour exemple c'est moche.
Ouais t'as raison, il n'y a eu aucun scandale sur de la triche / drogue sur CS. Vraiment moche la comparaison.
En réponse à Ar3s #6 - Répondre à ce commentaire
3 point(s)
Ce que font les cyclistes pro ne serait-ce que pour finir un tour de France ect n'est rien d'autre qu'une course à celui ou ceux qui se droguent le mieux. Tandis que sur cs il est tout à fait possible d'être bon sans avoir besoin de tricher d'une façon ou d'une autre. J'ai pas mal d'amis qui ont renoncés à passer pro en cyclisme car il est humainement impossible de suivre le rythme sans tricher et ce qu'ils finissent premier ou non.
En réponse à WARZAZAT65 #7 - Répondre à ce commentaire
-7 point(s)
Le cyclisme est passé par une période noire, et on peut encore se poser des questions aujourd'hui. Mais c'est un peu facile de toujours tacler le cyclisme, alors que c'est un des rares sports ou il y a une volonté de lutte anti dopage (à base de controles sanguin, epo, passeport biologique, et beaucoup de contrôles en course et hors course). Et pourtant ça ne suffit pas encore.

Mais il y'a aussi énormément de sports ou on ne cherche pas, donc forcément on ne trouve pas de tricheurs. C'est pas pour ça qu'il y'en a pas, et pourtant ces sports ne sont pas désignés comme des "sports de drogués". Sans compter les fédés qui masquent les scandales en désavouant les agences antidopages, ou en ne faisant que des controles urinaires et que en compet' avec peu de controles au final (coucou la fifa ou l'itf entre autres, les controles en coupe du monde ou sur un grand chelem relevant de la blague vu l'ampleur des évènements ; j'ose même pas imaginer le scandale si l'uci demandait des controles aussi minables sur le prochain tour de france).

Et au passage le cyclisme c'est pas que la route ou le tour de france.
En réponse à Ar3s #8 - Répondre à ce commentaire
1 point(s)
Très bel article, bien etoffé ! L'exemple de Raymond Poulidor est bien choisi moi je trouve ;)
Et KQLY c'est Richard Virenque ?
Non Richard, c'était à l'insu de son plein gré, ok !
:°)
En réponse à L4p #11 - Répondre à ce commentaire
4 point(s)
Lance Amstrong !
En réponse à L4p #11 - Répondre à ce commentaire
0 point(s)
Je m'attendais à voir Navi mais c'est raté
Raymond Poulidargent du coup

mdr ta kapté?

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