Brèves

WebTV

Actualité de la scène

Compétitions



La Tribune - NBK, le retour du roi ?

4755 1
NDLR : Si vous nous lisez depuis quelques temps, vous connaissez déjà certainement les articles intitulés "Blog de la rédac" qui traitent un sujet avec la volonté d'ouvrir au débat dans les commentaires. Les articles "La Tribune" poursuivent un but similaire, en mettant en avant un texte subjectif, écrit cette fois-ci par quelqu'un d'extérieur au staff VaKarM. À l'avenir, si vous avez l'envie de nous faire parvenir une réflexion poussée sur un sujet qui vous tient à coeur, n'hésitez pas à contacter un membre du staff via message privé ou par Twitter.

Article proposé et rédigé par Philippe "faculty" Rodier. Un grand merci à lui !

Valorant semblait lui tendre les bras. Pourtant, Nathan "NBK" Schmitt a fait le choix de rejoindre mousesports dans l’optique de relancer sa carrière après un passage manqué chez OG. L’heure est au retour aux sources pour le joueur le plus titré de l’histoire du CS français.

Une longue période de disette

C’était le 7 septembre 2019. À la surprise générale, Vitality annonçait sa séparation avec celui qui endossait le rôle de capitaine de l’équipe depuis son lancement officiel, le 8 octobre 2018. Dans les faits, l’arrivée d’Alex "ALEX" McMeekin en provenance de LDLC avait progressivement amenui son "autorité" au sein du groupe, en plus des divergences d’opinions entre NBK et le reste du collectif qui avaient poussé la Ruche à devoir trancher dans le vif.

Le lead in-game avait été partagé entre ALEX et NBK mais, à la fin, il ne pouvait en rester qu’un. À la suite de son éviction, le double vainqueur de Major expliquait : "L’ambiance de fond n’était pas bonne, le système de double lead ne plaisait plus malgré les résultats et une grosse discussion aux alentours de DH Masters Dallas a questionné mon capitanat et le système sans arriver à une conclusion directe, ce qui a laissé le groupe dans un entre-deux. C’était pour moi une erreur de revenir sur ces choix qui nous ont amené top 2 et je cherchais une solution pour satisfaire le groupe, mais je pense que c’était peine perdue, et à partir de ce moment-là je devais soit simplement repasser joueur et abandonner toute responsabilité au sein de l’équipe, soit mon changement était inévitable. Ce changement de direction profond est pour moi similaire à ce qui a été fait dans plusieurs équipes françaises après un clair succès, et j’étais donc entêté à vouloir garder en place un système qui fonctionnait."

À ce moment-là, Vitality est (presque) au sommet du monde et personne ne peut imaginer le départ de NBK

NBK ajoutait également : "J’ai été progressivement évincé du capitanat et des responsabilités de l’équipe (dans et en dehors du jeu) pendant ces deux-trois mois en étant sous pression par la structure et le staff, sans grosse discussion ou ultimatum mis devant moi, et l’ambiance s’est donc naturellement dégradée. On aurait pu se quitter en « bons » termes en allant au fond du sujet étant donné que nos visions étaient différentes sur le management et la direction globale d’une équipe. La forme aurait pu être meilleure que ce soit pour eux ou moi, mais le fond aurait été le même. C’est la première fois de ma carrière où j’étais tellement mal à l’aise dans un groupe que je comptais me retirer de moi-même après la BLAST Moscou étant donné l’ambiance et la direction que l’équipe prenait."

Depuis, NBK a vécu un passage chez OG d’un an et demi (aux côtés de valde, Aleksib, mantuu et ISSAA), sans vraiment connaître de succès notable, ni l’acquisition du moindre trophée. Ainsi, la dernière victoire du Kingmaker remonte désormais aux Finales ECS S7 remportées à Londres, avec Vitality en 2019. Pour un joueur d’un tel calibre, le temps sans évènement "heureux" doit sembler bien long.

Sur le papier, cette line-up OG avait une belle gueule.
Mais il lui a toujours manqué un petit quelque chose pour vraiment marquer la scène.

Malgré cela, quelques piges avec DBL PONEY lui auront permis de goûter encore un temps à CS (avec notamment une victoire contre mousesports justement, ou encore un match plus qu’accroché face à Astralis et plusieurs victoires face à LDLC), avant d’envisager un départ sur Valorant. Finalement, le dernier FPS lancé par Riot au mois de juin 2020 peut bien attendre : NBK a encore des choses à réaliser sur son jeu de prédilection.

L’expérience comme atout principal, la mentalité d’un vrai champion en plus

Dans une scène mémorable du célèbre film Moneyball (2011), Billy Beane, incarné par Brad Pitt, déclare à un moment : "Je déteste perdre plus que je n’aime gagner". Sans contestation possible, NBK fait partie de cette catégorie de joueurs qui détestent plus perdre qu’ils n’aiment gagner. Et, dans de bonnes conditions, au très haut niveau, c’est cette donnée qui fait la différence entre un bon joueur et un très bon joueur.

C’était d’ailleurs le message délivré au quotidien par Thomas Tuchel durant son passage au PSG. "Pour moi, il y a des joueurs qui aiment gagner et d’autres qui détestent perdre. C’est une grande différence. On a besoin de plus de joueurs qui détestent perdre". Avec son annonce récente effectuée sur les réseaux sociaux, NBK a surtout démontré qu’il ne craignait pas le jugement des autres et qu’il pouvait désormais franchir un nouveau cap sur le plan humain.

Aujourd’hui, l’ancien membre de Vitality se retrouve donc à un tournant de sa carrière alors que, dans le même temps, sa vie d’homme vient de prendre un nouveau virage. Toutes les conditions sont donc réunies pour lui permettre d’effectuer un retour sur le devant de la scène avec les ressources nécessaires à une éventuelle réussite au niveau sportif.

Aujourd’hui surtout, délaissé de cet esprit de revanche mal placé et sans grande utilité vis-à-vis de Vitality, NBK va pouvoir se concentrer sur la progression de sa nouvelle équipe en lui apportant les clefs requises pour redevenir progressivement une top team (MOUZ se situe actuellement à la 18e place du classement HLTV). Récemment, Cristiano Ronaldo expliquait : "Le système (de jeu) est important, oui : tout est important. À l’arrivée, ce sont les petits détails qui font la différence. Mais pour moi, la chose la plus importante, c’est la mentalité. Être professionnel, aider l’équipe, avoir le bon état d’esprit, rester positif. Tous ces détails dépendent de toi, pas des coachs, des fans ou de la presse. Cela dépend de ta propre personne."

Il ajoute : "À mes 18 ans, des joueurs plus âgés m'ont parlé et j'ai pris ça comme des conseils car ils en savaient plus que moi. Cette nouvelle génération n'accepte pas les critiques. Si vous ne voulez pas de mon aide et de mes conseils, faites votre travail". Au contact de NBK (22 trophées à son actif, dont 2 Majors), Bymas (18 ans), frozen (19 ans) et torzsi (19 ans) vont pouvoir profiter d’un joueur à la mentalité similaire du fameux CR7. Un bourreau de travail pour qui la victoire n’est pas une éventualité mais bien une nécessité.

L'arrivée de NBK sera aussi un soutien de poids pour dexter, qui peine à convaincre depuis son arrivée chez MOUZ. La légende française n'a jamais été aussi efficace et utile que quand elle était dans un rôle de co-lead : c'est bien le duo formé par NBK et Happy qui fut à la base des succès de LDLC et EnVyUs en 2014 et 2015. Ils seront accompagnés dans cette mission par le nouveau coach, Dennis "sycrone" Nielsen, ancien coach de MOUZ NXT, assez largement meilleure académie européenne en 2021.

La constante entre les succès de LDLC et EnVyUs ? Un duo Happy-NBK qui fonctionne parfaitement.

De son côté, alors qu’il collabore désormais avec un psychologue du sport, NBK n’a pas caché son ambition de retrouver les sommets lors de son arrivée : "Je crois que nous avons tous les éléments nécessaires pour rivaliser lors des prochains évènements. À ce stade de ma carrière, je veux vraiment être dans une équipe où je crois en tout le monde et plus que tout, je veux gagner des trophées. [...] Le succès arrive. C’est juste une question de quand il arrivera désormais. Mais je n’ai aucun doute sur le fait que cela va fonctionner."

Avec autant de qualités présentes sur la scène pour la saison à venir, permettre à MOUZ de tutoyer à nouveau l’élite mondiale ne sera pas une tâche facile. Mais si c’était le cas, cela ne serait pas une mission à la hauteur d’un tel champion. Première sortie officielle, le 15 et 16 février prochains lors des qualifications pour les IEM Katowice.

... Commentaires en cours de chargement ...

Vous devez posséder un compte VaKarM et être connecté pour commenter les articles