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Le baromètre de la scène française : Hiver 2020

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Alors que la trève estivale était arrivée avec son lot d'interrogations sur les équipes françaises, la hiérarchie française était claire. G2 Esports était en feu, Vitality se relevait doucement du départ d'ALEX et Heretics sortait d'une performance miraculeuse à l'ESL One : Road to Rio. En dessous, LDLC OL peinait à trouver la bonne formule et le subtop restait fidèle à lui-même : mouvant, prometteur, mais incertain. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en 6 mois, beaucoup de choses ont changé.

Vitality est-elle la meilleure équipe du monde ?

Finale de l'ESL One Cologne et de la DreamHack Fall, top 4 des IEM New York Europe, vainqueur des IEM Beijing Europe et des Finales BLAST Premier Fall, tel est le palmarès de Vitality depuis la rentrée. Si on y ajoute les deux finales jouées plus tôt lors des Finales BLAST Premier Spring et du cs_summit 6, seule Astralis a fait mieux. Lorsqu'on l'avait quitté au coeur de l'été, nous étions plein d'espoir pour l'équipe à l'abeille. apEX commençait à trouver sa place en tant que lead, misutaaa prenait ses marques au plus haut niveau et quelques belles performances laissaient entrevoir un vrai potentiel.

Mais qui aurait pu penser, après un début d'année si compliqué, que Vitality soit aussi forte ? Plus encore que les résultats et les victoires retentissantes contre NAVI, Astralis, Complexity ou encore BIG, c'est la manière qui impressionne. Vitality joue vite, Vitality joue bien, Vitality fait le spectacle pour notre plus grand bonheur.

Et comme si cela ne suffisait pas, fin octobre, l'équipe annonce le recrutement d'un 6ème joueur, Nabil "Nivera" Benrlitom. Alors que les suppositions vont bon train sur un éventuel remplacement de misutaaa, Vitality se contente de révolutionner le jeu et d'utiliser 6 joueurs en rotation en fonction de la carte jouée : le jeune Belge remplace avantageusement misutaaa sur Dust2 et, surtout, permet de faire de Vitality la meilleure équipe du monde sur Inferno en y prenant la place de shox. On l'a aussi vu jouer sur Nuke, où il s'est montré à son avantage.

Naturellement, le crédit va d'abord aux joueurs. Comment ne pas s'émerveiller de la transition réussie d'apEX dans un rôle de leader que beaucoup moquaient à son annonce ? Et qui restera insensible à l'énième résurrection des papis du game, entre un RpK plus solide que jamais et un shox qui semble avoir retrouvé le grain de folie de ses belles années ? Quant à misutaaa et Nivera, après tant de jeunes joueurs sacrifiés sur l'autel des égos brusqués, quel régal de les voir briller et marcher sur les meilleures équipes du monde en toute sérénité. Enfin, doit-on encore en rajouter sur ZywOo ? Jour après jour, mois après mois, compétition après compétition, l'Élu banalise l'exceptionnel et, le temps d'un ace miraculeux au P250 sur Mirage, nous rappelle qu'il est potentiellement le joueur le plus talentueux de l'histoire de CS:GO.

Mais ce serait commettre une grave injustice que de s'arrêter aux six virtuoses de la souris. Derrière eux, XTQZZZ s'est définitivement affirmé comme le meilleur coach de l'année sur CS:GO. Alors que zonic, figure tutélaire du poste depuis 2017, s'embourbait dans ses fausses équipes à 10 et ses joueurs en burn-out, l'ancien commentateur a mené sa barque avec un brio rare : qui peut imaginer que la transition d'apEX au lead et l'intégration de misutaaa se seraient si bien passées sans XTQZZZ ? Avec MaT, ils ont su trouver les solutions à des problèmes a priori insolubles et insuffler une dynamique et un état d'esprit rares pour une équipe française.

L'élimination en poules à l'IEM Global Challenge en fin d'année ne sera, on l'espère, qu'un accident de fatigue après une année éreintante, où Vitality n'a pas arrêté une minute. L'équipe a joué plus d'une quinzaine d'événements, la plupart durant plusieurs semaines. Rien que la semaine passée, à peine 48 heures après son sacre aux Finales BLAST Premier Fall, elle s'attaquait à BIG pour le Global Challenge.

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Mathieu "ZywOo" Herbaut

Pour la première partie de l'année, nous avions décidé de mettre le projecteur sur apEX. Soyons honnêtes, il le mérite toujours autant, si ce n'est plus. Mais avec la fin d'année et les traditionnels bilans qui approchent, il serait criminel de passer à côté de ZywOo. À la lutte avec s1mple pour le titre de meilleur joueur du monde, les derniers succès de Vitality semblent lui avoir donné une avance définitive.

ZywOo projeté sur le Panthéon, on ne va pas se mentir, ça claque sévère.

Surtout, contrairement à l'année 2019, le jeune nordiste n'est plus l'unique point focal de l'équipe. Plus équilibrée, Vitality peut aussi se reposer sur les 5 autres joueurs, qui ont tous connu leur moment de grâce en 2020. Malgré tout, ZywOo reste au-dessus, bien au-dessus. Entre une régularité hors-norme, un sang-froid surhumain et un talent parfaitement pur, on peine à trouver un défaut à celui qui, en seulement deux ans au plus haut niveau, s'est déjà imposé comme le potentiel meilleur joueur français de l'histoire de Counter-Strike. En tout cas, il aura l'occasion de le démontrer à l'avenir puisqu'il vient de signer un juteux contrat de 4 ans avec la structure à l'abeille.

 

G2, la fin d'une ère

Évacuons l'évidence tout de suite : G2 Esports a globalement raté sa deuxième partie de saison, surtout après les promesses des 6 premiers mois, alors que les hommes de maLeK avaient disputé 3 grandes finales d'affilée. Contrairement à Vitality, G2 n'a pas réussi à capitaliser sur cette dynamique et s'est effondrée après la trêve estivale. Malgré quelques belles performances ça et là, tels les top 4 à l'ESL One Cologne et aux IEM Beijing, le reste de la saison fut un chemin de croix.

Alors, fin octobre, sous la pression de nexa et huNter, G2 a réalisé le transfert de l'année en recrutant NiKo, joueur star de chez FaZe, malgré ses échecs répétés en tant que capitaine. Déchargé de ses responsabilités, le Bosnien a fêté les retrouvailles avec son cousin en alignant les performances ahurissantes, portant son équipe à bout de bras lors des BLAST Premier Fall et des IEM Beijing.

Malheureusement, c'est un joueur français qui a fait le frais de ce recrutement cinq étoiles. Un temps en balance avec AmaNEk, JaCKz a été mis sur le banc jusqu'à la fin de la saison, libre d'explorer de nouveaux projets. Aux dernières nouvelles, il aurait déjà trouvé une nouvelle équipe pour 2021, ce qui ne surprendra personne tant il avait brillé chez G2 Esports. Plus qu'une question de niveau, c'est probablement l'adaptabilité d'AmaNEk qui aura fait la différence en sa faveur, lui permettant de laisser tout l'espace nécessaire aux grosses chevilles de NiKo.

JaCKz est libre. Le recruter, c'est l'assurance de casser la tête de vos adversaires
et d'accroitre sensiblement le swag de votre équipe.

Ainsi, après 4 ans sous pavillon majoritairement tricolore, G2 Esports confirme ses ambitions d'équipe internationale, alors que seuls kennyS et AmaNEk font partie du nouveau projet. Un nouveau projet qui, pour l'instant, interroge plus qu'il ne convainc. En effet, après des premières sorties brillantes, G2 est retombée dans ses travers lors des deux dernières compétitions de l'année, avec un top 12 à la DreamHack Masters Winter et un top 6 aux Finales BLAST Premier Fall. Surtout, dans le jeu, l'équipe n'a pas encore trouvé la bonne formule pour accomoder NiKo, kennyS et huNter. Mais que leurs adversaires soient prévenus : si, d'aventure, maLeK et nexa devisaient un plan qui permettrait à ces trois brutes d'être à leur meilleur niveau en même temps, G2 deviendrait presque instantanément la meilleure équipe du monde.

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Nemanja "huNter" Kovac

Après un début de saison incroyable, kennyS est rentré dans le rang. Heureusement, dans ces cas-là, on peut faire confiance à huNter pour prendre le relais et assurer. Incroyablement régulier, bosseur acharné, huNter émerge du marasme de ces 6 derniers mois comme celui qui a le moins souffert de la baisse de niveau de G2. Malgré un mois de décembre catastrophique, il avait participé au regain de forme de l'équipe avec des performances de haut niveau contre FURIA, MIBR ou encore Astralis début novembre lors des BLAST Premier Fall.

Heretics à la dérive

On avait laissé les joueurs de Maka avec beaucoup d'espoirs, et une question pressante : avaient-ils vraiment franchi un cap ? 6 mois plus tard, la réponse est sans appel : non. Qu'il semble loin ce parcours à l'ESL One : Road to Rio ! Depuis, la structure n'a inscrit que trois pauvres petites lignes à son palmarès : un top 1/2 lors de la faiblarde Climber Cup de l'ESEA MDL Season 34, un top 2 aux Vie.gg Legend Series #6 et la traditionnelle victoire à La Copa. Au-delà de ces maigres faits d'armes, c'est le désert.

Les différents slots acquis grâce aux bons résultats du printemps ont tous été gâchés par des performances abyssales : la qualification en MDL ratée lors du dernier match contre Team Secret, une dernière place à l'ESL One Cologne malgré une belle bataille contre fnatic, et des qualifications fermées pour la DreamHack Fall et la saison 2 de Flashpoint complètement loupées. Pis encore, même lors des coupes en ligne, l'équipe n'a pas su réagir, finissant dernière de l'Eden Arena Malta Vibes Cup #10 ou encore top 9/12 du Betway Nine to Five #5.

Le fond du gouffre fut atteint lors de la saison 10 du Championnat National, dont l'équipe était la tenante du titre et grandissime favorite. Aisément qualifiée pour les playoffs, elle s'est fait surprendre par Apologis en demi-finale, une équipe certes intéressante, mais très loin des ambitions d'Heretics après la première partie de saison.

Alors à qui la faute ? Difficile de désigner un seul responsable, et certaines causes sont certainement hors du contrôle des joueurs. Ainsi, les nombreux problèmes de santé de xms l'ont probablement empêchés de performer au meilleur niveau, si ce n'est de jouer tout court dans certains cas. De même, le départ annoncé de Nivera au coeur de l'automne n'a certainement pas aidé à recréer une dynamique positive au sein de l'équipe. Enfin, le bannissement de B1GGY pour triche dans l'affaire du coaching bug a aussi rajouté une couche de négativité dans une équipe déjà en perdition.

La structure avait apparemment décidé de repartir de zéro. À l'encadrement, on retrouvait une vieille connaissance de la scène française, flex0r, que nous avions longuement interviewé avant son recrutement. De même, GoY, qui accompagnait ce projet depuis plusieurs années, avait été remercié pour laissé la place à WindZ, frère de kennyS et visiblement homme à tout faire, lui qui est à la fois manager, agent, gestionnaire de sponsoring et twitto "engagé". Ensuite, kioShiMa s'est mis en retrait lorsque le recrutement de DEVIL a été officialisé, Maka a annoncé son désir d'aller voir ailleurs et Lucky a clos le cycle après quelques matchs d'essai avec la nouvelle équipe : lui non plus ne poursuivrait pas l'aventure.

On n'aura même pas eu le temps de voir DEVIL s'énerver chez Heretics, tout se perd sur cette scène.

Mais tout cela était trop simple. À peine un mois après avoir annoncé ces changements, Heretics s'enfonce dans la crise alors que DEVIL et Python, derniers joueurs officiellement dans la line-up, annoncent leur intention de quitter l'équipe. En l'espace d'un mois, la structure espagnole est passée de 3ème équipe français avec certains des meilleurs talents de la scène à rien. Même pas un peu, juste rien. Et le tout sans aucune communication officielle d'un management décidément aux abonnés absents. Seul flex0r s'est fendu d'un communiqué assassin, dans lequel il dénonce le manque de motivation et la mauvaise foi de kioShiMa et Lucky.

On ne sait pas quelle sera la suite mais il ne serait pas surprenant qu'on ne revoie pas d'équipe CS:GO intéressante sous cette bannière avant un bon moment.

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Lucas "Lucky" Chastang

Il était là depuis le début de l'aventure 3DMAX, qui lui avait permis de se révéler et de partir chez G2 Esports avec JaCKz. En situation d'échec, il était revenu avec Heretics pour un projet ambitieux. Tout au long de son histoire avec la structure espagnole, Lucky n'a cessé d'être un roc, qu'il faille soutenir les coéquipiers, jouer le second sniper ou prendre le lead en cas de besoin.

Statistiquement, il fut un des meilleurs joueurs de cette morne seconde partie de saison, rappelant par bribe le trio mortel qui nous avait enflammés au printemps avec Maka et Nivera. Son aventure avec Heretics est désormais terminée, et on ne peut qu'espère qu'il rebondisse rapidement. Le talent est là, il ne lui manque qu'un beau projet pour enfin réaliser son plein potentiel.

LDLC OL brise la malédiction

Décidément, tout part à vau-l'eau en 2020. Depuis presque deux ans, LDLC était une valeur sûre des baromètres. On savait que, invariablement, on allait pouvoir placer ses meilleures vannes lorsqu'il s'agirait d'évoquer l'équipe au renard. Compositions insensées, résultats en berne, éliminations risibles, tout était bon pour distraire un public qui en redemandait. Alors lorsque la formation s'est effondrée face aux Movistars Riders au premier tour des playoffs de l'ESEA Advanced, on s'est dit qu'on était repartis pour une bonne tranche de rigolade.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'équipe s'est d'abord alors montrée à la hauteur de sa réputation. Un match entré dans la légende contre Winstrike, où hooch, joueur retraité devenu coach, faisait office de stand-in et planta les premiers clous du cercueil de LDLC OL dans un final tragi-comique désormais légendaire. Et puis, lorsqu'elle s'est vue offrir une seconde chance grâce à un improbable match pour la 5ème place contre Lyngby Vikings, LDLC OL s'est encore ramassée, s'effondrant de façon dramatique sur Inferno et Dust2.

Mais visiblement, la formation était destinée à faire un pied de nez à son destin et démontrer, une fois de plus, la folie de cette année. Pour ce faire, les Foxes ont commencé par passer aisément la Climbers Cup, une petite compétition où ils s'étaient qualifiés grâce à leur victoire en ECN S10. Ce slot en relégation MDL enfin atteint, le plus dur restait à faire. Après une victoire initiale contre Budapest Five, LDLC OL se retrouvait reversée en lower bracket, défaite par Singularity.

Alors que les moqueurs commençaient à renifler l'odeur du sang, les hommes d'Ozstrik3r se sont alors lancés dans un véritable scénario hollywoodien, remontant tout le lower bracket, terrassant leurs anciens bourreaux (Movistar Riders, Lyngby Vikings) et accrochant enfin le précieux sésame, un slot en ESEA MDL. Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Lambert va retrouver la MDL, qu'il avait déjà jouée en 2018 avec EnVyUs Academy.
Le meilleur joueur de la ligue à ce moment-là ? Un certain ZywOo.

Et maintenant ? Un énième échec aurait eu le mérite de la continuité et de la clarté. Avec des contrats bientôt échus, la structure aurait pu lancer un grand nettoyage pour essayer de récupérer quelques-unes des stars françaises actuellement libres, telles que Maka, Lucky voire JaCKz. Mais avec ce sauvetage de dernière minute, l'équipe actuelle s'est achetée une légitimité. Suffisant pour sauver sa peau ? L'avenir le dira bientôt, mais avec un slot MDL à conserver, l'organisation vient aussi de gagner quelques maux de tête dans les semaines à venir.

Le joueur de cette deuxième partie de saison : Alexandre "bodyy" Pianaro

Après son départ de G2 Esports, on avait un peu perdu de vue l'ami bodyy alors qu'il tentait de faire émerger son projet maison, Five. Malheureusement pour lui, faute de structure, il a dû se résoudre à abandonner ses espoirs pour ne pas définitivement enterrer sa carrière. Avec afroo dans ses bagages, il a débarqué dans une équipe moribonde et a immédiatement rappelé à tout le monde pourquoi il avait fait partie d'une équipe du top monde.

Fer de lance de cette équipe, il a très vite montré que le subtop européen était trop petit pour lui, et que si LDLC OL voulait retrouver le top, ce serait avec bodyy. Quoiqu'il arrive en janvier chez les renards, nul doute que les dirigeants auront fait du renouvellement de bodyy leur priorité.

Le point Erasmus

Nouvelle rubrique dans ce baromètre, avec un petit point sur nos exilés préférés. Après tout, ce n'est pas parce qu'ils ont décidé de nous quitter qu'on va arrêter de s'intéresser à eux !

Depuis plus d'un an, NBK joue pour OG. Force est de reconnaitre que jusqu'à récemment, l'équipe, sexy sur le papier, peinait à convaincre. Et puis, au mois d'octobre, un premier déclic, avec une finale atteinte aux IEM New York Europe, promptement perdue contre une équipe de FaZe déjà condamnée. Ce qui aurait pu passer pour un feu de joie s'est avéré bien plus intéressant par la suite : une superbe performance aux BLAST Premier Fall et un nouveau top 2 lors de Flashpoint 2 ont durablement inscrit OG dans le top 10 international.

Pour l'instant, l'équipe peine toutefois à trouver de la régularité. À chaque résultat positif a succédé un échec cuisant : les belles prestations des BLAST Premier Fall et de Flashpoint 2 ont laissé place à des résultats désastreux lors des IEM Beijing et des Finales BLAST Premier Fall, où NBK et ses coéquipiers ont fini deux fois derniers. Mention encouragements et peut mieux faire pour OG donc : clairement, il ne lui manque pas grand-chose pour venir titiller régulièrement le top monde.

OG aura mis du temps à prendre forme, mais elle semble aujourd'hui plus solide que jamais (crédits : BLAST)

Autre figure de notre scène qui a décidé de s'exiler, ALEX est maintenant le leader de la nouvelle équipe de Cloud9, annoncée en grande pompe avec révélation des salaires et dévoilement au compte-goutte des joueurs. Bien entendu, on se gardera de tout bilan définitif alors que l'équipe n'a joué son premier match officiel que fin novembre et qu'elle n'a même pas une dizaine de parties dans les pattes.

Ce qu'on peut dire, c'est qu'après une première sortie très difficile dans une Flashpoint 2 qu'ils voulaient gagner, d'après les dires de leur manager HenryG, les hommes d'ALEX ont montré un visage bien plus intéressant, s'offrant des victoires en bo3 contre NiP, Complexity, ENCE et Spirit. Des performances intéressantes pour un projet encore embryonnaire qui, si elles se confirment, pourraient faire du colosse européen un trouble-fête sympathique dès les premiers mois de 2021.

Enfin, on en place une pour MAJ3R, lui qui n'a jamais eu la place qu'il méritait sur notre scène et qui s'est permis un pied de nez admirable en qualifiant ses Sangals pour l'ESEA MDL grâce à leur victoire en ligue Advanced, alors que TheDice et LDLC OL se ramassaient lamentablement lors des mêmes playoffs.

Le subtop, ou l'éternel recommencement

Dans son interview, flex0r dressait un constat sans appel sur le subtop français. Pour lui, la grande majorité des joueurs y zonaient sans vraiment d'objectifs, jouant un CS faiblard et changeant les compositions à la moindre saute d'humeur. Un constat dur, mais qui fait inévitablement écho à ce qu'on observe semaine après semaine à l'échelon inférieur.

Fort heureusement, tout n'est pas noir, et certains ont su tirer leur épingle du jeu. Ainsi, TheDice a montré de belles choses en ESEA Advanced, se payant le luxe de terminer devant LDLC OL lors de la saison régulière. Malheureusement, les playoffs se passèrent beaucoup moins bien, avec une élimination rapide après deux défaites contre AGF Esports et hREDS. Les joueurs d'XpG ont aussi très bien figuré en NumberOne, le circuit exclusif rattaché à la Louvard, puisqu'ils ont atteint la finale de la 3ème édition avant de remporter la 4ème contre webSPELL. Enfin, en ECN, leur parcours s'est arrêté en demi-finale face à des LDLC OL bien au-dessus, malgré un court espoir après le gain de Nuke.

Reste la question de l'avenir de TheDice, alors que l'ère lancée par la création de l'équipe pourrait s'être définitivement achevée depuis le départ de nonick et Djoko.


Vous voulez en savoir plus sur l'une des stars montantes de la scène française ?
Ça tombe bien, on l'a interviewé récemment. Quel site formidable décidément.

Autre équipe qui a fait parler d'elle, Apologis continue de s'imposer, petit à petit, comme une structure majeure du subtop français. Au-delà de sa saison relativement anonyme en Advanced, lui permettant de conserver son slot, elle a réalisé l'une des plus belles performances de la saison en éliminant Heretics en demi-finale de la saison 10 des ECN. Sous le lead de wasiNk et au terme d'une Inferno épique, Apologis a créé la sensation et s'est offert une finale de prestige contre LDLC OL. Hélas, la marche était trop haute. Comme TheDice en demie, l'espoir fut réel suite à la victoire arrachée sur Nuke, avant qu'hAdji ne s'énerve sur Dust2 pour un sévère 16-0.

En NumberOne, les performances furent plus aléatoires, avec un joli top 4 à la NumberOne #3 et une défaite décevante contre UBITEAM en quarts à la NumberOne #4. Récemment, les départs d'AzeN et de Zeinyh ont été confirmés, déjà remplacés par Gringo et Sone. Un joli petit cinq qui pourrait changer de tag la saison prochaine, Apologis les ayant autorisé à aller voir ailleurs.

Derrière TheDice et Apologis, difficile de s'emballer. On pourrait évoquer UBITEAM, loin d'être ridicule en ESEA Main et qui a échoué aux portes des playoffs des ECN, mais qui a d'ores et déjà annoncé un premier changement dans sa line-up. On a aussi remarqué quelques performances intéressantes du nouveau projet webSPELL qui, s'il n'atteindra jamais la réussite de son ancienne équipe Starcraft 2, a montré qu'il faudrait peut-être compter avec lui à l'avenir. On se souvient notamment de sa présence surprenante en finale du NumberOne #4, lui qui est pourtant passé totalement à côté de sa saison en ESEA Main.

 

Alors, quel bilan pour la scène française en cette fin d'année maudite ? Tout d'abord, Vitality est sur le toit du monde. Au point qu'on peut légitimement se demander si elle n'est pas en train de devenir la meilleure équipe française de l'histoire de CS:GO. Ce qui est sûr, c'est qu'elle a sa place au panthéon des grandes compositions tricolores, avec VeryGames 2013, LDLC 2014 et autres EnVyUs 2015.

On ne demande pas grand chose pour 2021, juste voir ces 6 lascars en lan (crédits : Nicolas Chaussoi)

Pour G2 Esports, on attend de voir. La structure a cherché à relancer un projet qui s'engluait et on ne saurait dire quel sera l'avenir. Est-ce que NiKo va être capable de laisser un peu de place à kennyS et huNter sans faire de caprices ? De l'intégration tactique et humaine du Bosnien dépendra grandement la réussite des ouailles de maLeK.

Par courtoisie, on n'évoquera pas le cirque absolu de cette fin d'année chez Heretics ni des possibilités pour 2021. On serait déjà surpris que l'organisation puisse aligner un cinq compétitif pour la prochaine saison des ECN !

Chez LDLC OL, l'objectif de la MDL est enfin atteint, dans les arrêts de jeu de 2020. Pour autant, est-ce que la structure maintiendra sa confiance dans le cinq actuel au vu des 6 derniers mois pris dans leur ensemble ? Est-ce que les joueurs eux-mêmes souhaitent continuer dans cette direction ? Si le parcours en MDL Relegation a été très encourageant, on ne saurait oublier aussi vite les nombreux échecs qui ont parsemé le parcours des renards en 2020. Avec des contrats échus dans quelques jours, on devrait rapidement en savoir plus.

Quant au subtop, que voulez-vous que je vous dise ? Je pourrais vous faire une analyse en 3 parties et ça n'aurait plus aucun intérêt dans 2 semaines parce que la moitié des équipes auraient décidé de se mélanger et de recréer 5 compositions différentes. Alors on se tait, on regarde et on profite de ce chaos incessant qui fait tout le charme de notre subtop préféré.

"Mais que leurs adversaires soient prévenus : si, d'aventure, maLeK et nexa devisaient un plan qui permettrait à ces trois brutes d'être à leur meilleur niveau en même temps, G2 deviendrait presque instantanément la meilleure équipe du monde."

--> NON VITA>G2 dans tous les cas de figure
l'image a la fin d'esl bof ^^
C'est le problème d'une année sans LAN, on manque de photos stylées de l'année pour écrire nos beaux articles :(
En réponse à k0np3tt #2 - Répondre à ce commentaire
2 point(s)
"Vitality...qu'on peut légitimement se demander si elle n'est pas en train de devenir la meilleure équipe française de l'histoire de CS:GO" Pour cela, il faudrait qu'ils concrétisent une victoire au Major bien entendu ! On a beaucoup d'espoirs évidemment.
"c'est qu'elle a sa place au panthéon des grandes compositions tricolores" Cela ferai un superbe lien historique avec la présence de RpK chez VeryGames (même si hors CS GO), shox chez LDLC et Apex chez EnVyUs.
RpK mérite tellement un major ^^
En réponse à SIT_KNIGHT #4 - Répondre à ce commentaire
1 point(s)

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