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Zoom sur Mathieu "Maniac" Quiquerez

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Page 2: Interview

Salut Maniac ! Merci d'avoir accepté de répondre à cette interview. Peux-tu te présenter pour les quelques personnes qui ne te connaîtraient pas ?

Bonjour à tous et à toutes. Je m'appelle Mathieu Quiquerez, je viens d'avoir 23 ans et je termine actuellement une superbe année sabbatique. En septembre, je reprendrai mes études et entamerai un Master en Psychologie du Travail et des Organisations. 

Tu as commencé ta carrière sur Counter Strike 1.6, en jouant chez des équipes comme FRAGBOX, ARTLEZ ou encore HARDWARE4U. Quels sont tes meilleurs souvenir durant ton parcours sur 1.6 ?

J'y ai passé tellement d'années que se réduire à quelques souvenirs semble difficile. Néanmoins, plusieurs événements restent inoubliables. Ainsi, l'absence d'une réelle scène compétitive en Suisse m'aura permis de truster la majorité des places qualificatives dans les grands tournois internationaux tels que ESWC et WCG. C'est grâce à ça que j'ai pu visiter Cologne, Paris, Seattle et j'en passe. Bien que sur le plan des résultats de ces tournois soient restés calamiteux, cela m'a permis de vivre des moments incroyables. Quant à l'aspect compétitif, mes quelques participations aux finales des EPS Alpen à Vienne ont été pleine d'adrénaline et d'émotions fortes. J'ai également beaucoup apprécié pouvoir jouer des poings avec les mouz, Alternate et autre n!faculty lorsque j'ai eu la chance de jouer en EPS Allemagne.

Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir rentrer dans la monde de l'eSport ?

Cela risque de faire sourire pas mal d'entre vous, mais j'ai réalisé très jeune que je n'aimais pas être mauvais à ce jeu. Concrètement, l'un de mes cousins m'a montré Counter-Strike lorsque le jeu n'était encore qu'à la Beta 6.5 et que je venais de fêter mes 9 ou mes 10 ans. J'y ai donc joué quelques années sur des FFA sans grand but. Mais lorsqu'à 12 ou 13 ans, j'ai finalement participé à une lan party (qui était l'exemple type de la momolan), j'ai découvert que j'avais vraiment envie d'être meilleur que mon voisin de droite ou de gauche.

Je détestais me faire avoir d'autant plus que j'ai assez vite compris le jeu et que je me rendais donc compte que j'étais assez incapable :-) ! Dès l'âge de 14 ans, j'ai commencé à jouer "pour devenir meilleur" et ce n'est qu'à 16 ans et ma première participation aux ESWC que j'ai commencé à savoir jouer, au sens complet du terme. 

Tu as joué chez HARDWARE4U qui était une équipe composée de joueurs allemands, comment faisiez-vous pour la communication ?

Nous avons vécu une transition de l'anglais vers l'allemand. En effet, mes différentes expériences avec des équipes suisse-alémaniques m'ont appris les bases de l'allemand, mais au début de l'équipe, je ne maîtrisais pas assez la langue parlée donc j'utilisais l'anglais. Mais après notre bootcamp d'une semaine à Frankfurt avant le début de la saison, j'avais suffisamment confiance et suffisamment de vocabulaire pour m'exprimer en Allemand.

Quelle équipe supportais-tu le plus sur 1.6 ? Pourquoi ?

Je ne peux pas vraiment citer une seule équipe, mais je pense que Na`Vi, fnatic, SK et ESC représentaient pour moi des modèles de professionnalisme autant dans l'attitude que dans les résultats. Et ces équipes possédaient toutes une star ou deux telles que GTR ou NEO pour assurer plusieurs coups d'éclat pendant les matchs tendus. Si l'on remonte un peu plus dans le passé, difficile d'oublier les MiBR ou encore les coL. Finalement, il y avait énormément d'équipes qui m'impressionnaient et que je regardais jouer avec beaucoup de respect et d'attention. 

Tu t'es par la suite lancé sur CS:S, pourquoi ?

Pour être honnête, il s'agit majoritairement d'un hasard ou d'une opportunité au timing parfait. Lorsque j'avais quasiment arrêté CS (entre 2010 et 2012), j'ai joué quelques fois à CS:S mais sans véritable envie car je trouvais l'état du jeu vraiment triste. Cela dit, quand soldiuM (ancien CrystalServ) est venu me trouver en m'expliquant qu'il comptait arrêter et qu'il voulait me proposer un test chez eux, j'ai accepté plus par curiosité qu'autre chose. J'ai alors découvert que le jeu avait beaucoup changé et que je me trouvais en présence de 4 teammates vraiment agréables et que je trouvais également très forts.

Il faut aussi savoir que c'était la première fois pour moi que j'accédais à la scène française, qui m'était restée fermée lors de ma carrière 1.6. J'ai donc été honoré de pouvoir intégrer "le top" sans passer par la case départ et j'ai sauté sur l'occasion. Il n'en fallait pas plus pour réveiller le compétiteur que je suis. 

Tu es donc rentré directement chez Crystal-Serv début 2012 avec qui tu as fait ta première lan sur Source. Comment s'est déroulé pour toi cette première sortie sur un jeu qui était nouveau pour toi ?

En arrivant à la GameOnLive, je n'avais vraiment aucune idée ni sur le niveau de mes adversaires, ni sur le mien. C'était une immense inconnue pour moi. Au final, à la sortie de la lan, je suis très satisfait du jeu que j'ai montré puisque nous avions alors battu eXtensive et nous avions accroché sur une map à Tt.Dragons avant de se faire massacrer, en toute logique.

Mais à titre individuel, j'ai vite réalisé, et avec bonheur, que je ne me trouvais pas très loin des très bons joueurs et qu'avec du travail et en m'intéressant à leur manière de penser et de jouer, je serais capable de m'en rapprocher de plus en plus. C'est aussi une lan qui m'a permis de tisser des relations très utiles et pédagogiques avec les "tops" comme on dit :-). 
 

 
Maniac, PM, Cyril à la SLE

Tu n'auras finalement pas beaucoup de temps de jeu sur Source car un nouvel opus de Valve fait son apparition, étais-tu plutôt content à l'idée d'un nouveau Counter Strike ?

J'étais même très content car j'avais réalisé à quel point les joueurs très forts avaient une avance considérable sur moi sur CS:S. Ils en connaissaient tellement sur les mécaniques du jeu qu'il m'aurait fallu un temps considérable pour arriver à leur niveau. Quand CS:GO est sorti, j'ai perçu ça comme une occasion de redistribuer les cartes plus équitablement et, dans les grandes lignes, de redémarrer sur la même ligne de départ. Je crevais donc d'envie d'apprendre ce nouveau jeu et d'en profiter pour me rapprocher encore plus du haut de la pyramide. 

Comment s'est déroulé ton switch sur CS:GO ? Quelles ont été tes premières impressions ?

Ce n'est un secret pour personne, mes débuts sur CS:GO ont été catastrophiques et ce pour plusieurs raisons.

Individuellement je n'étais pas du tout à mon meilleur niveau et l'ambiance de départ dans l'équipe était insupportable. En effet, pendant les vacances d'été 2012, nous avons passé notre temps à essayer de grouper 5 joueurs qui partagent des qualités et regardent dans la même direction, mais nous n'y arrivions pas. Cela énervait tout le monde et créait un climat de tension latent. Je suis un joueur dont le niveau reflète généralement l'ambiance collective et lorsque tout le monde se tire dessus sur le vocal, il est très probable que je tire à coté des ennemis.

Cela dit, ce serait hypocrite de dire que c'était la seule raison de mon si bas niveau, c'était un facteur et non l'unique. Et après un bon mois de galère, j'ai eu un déclic et j'ai enfin pu commencer à jouer correctement. 

Ta première équipe sur ce nouveau Counter Strike a été eXtensive avec apEX, Happy, mshz et skall avec qui vous avez obtenu une 4ème place aux ESWC FR, ce qui était pour vous un fail, il faut le dire. Quels ont été vos principaux regrets à ce moment là ?

Cette lan nous a laissé un goût amer car nous avons aligné 3 mauvaises performances à la suite. Tout d'abord, nous perdons 14 à 16 contre VeryGames en jouant d'une manière chaotique. Attention, je ne prétends pas qu'ils étaient au maximum de leur capacité, à vrai dire je ne m'intéresse même pas à leur performance, je souligne simplement qu'en ce qui nous concerne, nous avons vraiment tout gâché lors de ce match.

Ensuite vient le film d'horreur contre Buykey où nous nous faisons prendre de vitesse alors qu'il nous aurait suffit d'un tout petit peu de sang froid et d'une communication plus constructive pour gagner sans problème, ce que fera VG en finale. En résumé, à part deux matchs de groupe bien négociés, nos ESWC.fr ont été très limite.

Presque 1 an après la sortie de CS:GO, tu es chez Team-LDLC, comment vois-tu la scène à l'heure d'aujourd'hui ? Il y a quelques mois, durant une interview à la Gamers Assembly 2013, tu disais qu'avec de l'entrainement, vous pourriez arriver dans le TOP EU, c'est maintenant chose faite avec votre performance à la DreamHack Summer, psychologiquement, comment cela se passe-t-il dans la tête d'un joueur ?

En toute sincérité, si tu m'avais posé cette question au retour de la DH, j'aurai probablement tenu un discours bien différent, mais notre dernier résultat aux finales EMS me force à nuancer le constat. Cela dit, il ne faut pas tout jeter à la poubelle à cause de ce tournoi.

Pour revenir sur la DreamHack, c'est sans conteste le plus beau souvenir tout opus confondus de ma carrière. Il faut s'imaginer que depuis tout petit je suis la Dreamhack sur les HLTV (et oui, à l'époque) et me voilà qui termine top 3/4 à ce que je considère comme le temple des tournois, le sommet du sommet. Effectivement j'ai vécu cette compétition avec énormément d'émotions et ce d'autant plus qu'apEX a parcouru ciel et terre dans des conditions très difficiles pour nous rejoindre et je l'en remercie encore. Je savais que nous étions capables de nous imposer dans le top, mais notre niveau m'a étonné lors de cette DH.

Malheureusement, quand nous avons quitté le statut de "challenger qui surprend" pour devenir un "favori qui doit confirmer", plusieurs raisons ont fait que nous n'en avons pas été capable à ma grande déception. Au final, je pense que nous restons une équipe du top Europe mais plutôt dans le top 8 que dans le top 4. Nous devrons travailler et apprendre à être "bon quand tout va mal" si nous voulons nous hisser encore plus haut. 


Justement, en arrivant aux EMS RaidCall One Summer, vous vous faites directement éliminer par fnatic, ce qui était pour tout le monde une surprise, que s'est-il passé ? 

Nous sommes retombés dans tous les travers qui étaient les nôtres au début de notre aventure. Au centre du problème, la communication. D'un côté nous avions des joueurs qui accaparaient trop le vocal et empêchaient le bon déroulement de nos stratégies, de l'autre nous avions des joueurs qui ne donnaient quasiment aucune communication et qui respiraient un manque de motivation flagrant et très contagieux.

Et au milieu de tout ça, moi-même, qui était incapable d'évoluer dans ces conditions et se faisait littéralement détruire par les joueurs de chez fnatic, aucune excuse. Ce fut un événement très traumatisant pour moi et je crois que je n'ai pas encore véritablement fait le deuil de cette équipe horrible avec laquelle j'ai joué. Cela fera partie des objectifs de la reprise, que chacun arrive à laisser ce dernier tournoi derrière lui pour regarder sereinement vers le futur. 

Quels sont vos objectifs pour la suite avec Team-LDLC ?

A court terme, nous avons deux événements majeurs qui approchent et sur lesquels nous allons concentrer toute notre attention et notre énergie, à savoir les MFJV et la DreamHack Bucarest. Nous allons aussi également tenter de nous qualifier pour la MadCatz (si cette interview sort avant notre 1/4 de finales !). -Ndlr : c'est raté !-

Je te laisse le mot de la fin, et te remercie d'avoir répondu à toutes ces questions !

Merci à toi pour ces questions très intéressantes. Merci également à mes teammates pour toutes ces expériences, à LDLC pour leur soutien. J'aimerais particulièrement insister sur le soutien sans faille que notre organisation nous a apporté même quand le sort s'acharnait contre nous. Bien entendu merci à vous, lecteurs, qui faites vivre la communauté de par votre présence et votre activité. J'espère revoir tout le monde bientôt lors de la prochaine lan :-) 

Page 2: Interview
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