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Cette seule finale 100 % nord-américaine
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Aussi aberrant que cela puisse paraître, les Etats-Unis, ce pays de plus de 300 millions d'habitants et hôte de tant de tournois prestigieux, n'a envoyé deux de ses équipes en grande finale d'une même compétition internationale de haut niveau qu'une seule fois dans l'histoire de CS:GO. Un fait qui illustre bien le problème que rencontre la scène nord-américaine dans la gestion et la formation de ses jeunes talents.
Récemment à l'ESL One New York, nos voisins d'outre-Atlantique étaient à deux doigts d'être confrontés au dilemme de supporter Team Liquid ou pousser Cloud9. Deux doigts qui se sont rapidement transformés en deux mains puisque les coéquipiers de Tarik "tarik" Celik ont été rayés de la carte en demi-finale par les futurs vainqueurs de chez FaZe. Penser seulement à une finale d'un tournoi international opposant cinq représentants du pays de l'Oncle Sam à cinq de leurs compatriotes paraît aujourd'hui extravagant. A tel point qu'il sera un véritable événement le jour où cela se reproduira. Pour la deuxième fois seulement.
Rendons à César ce qui appartient à César. Deux équipes issues d'un même pays dans une même grande finale reste un phénomène rare dans l'histoire. En fait, à côté des USA, seules la Suède, la France et l'Ukraine peuvent se targuer d'avoir réussi cet exploit.
Idéal pour se mettre dans le bain
L'occasion manquée de Cloud9 a remis en lumière ce jour de juin 2014. Ce jour où les téléspectateurs ont entendu pour la seule et dernière fois, le "The Star Spangled Banner" retentir par deux fois au début d'une grande finale d'un tournoi "top tier".
Retour donc plus de trois ans en arrière à une époque où les Majors viennent à peine de faire leur entrée dans le paysage compétitif. La DreamHack Winter 2013 et les EMS One Katowice sont encore tout chauds. Deux équipes se disputent la place de numéro une au pays de l'Oncle Sam. La première porte les couleurs de l'organisation légendaire compLexity et réussit le mieux hors de ses frontières. En témoignent la demi-finale et le quart de finale aux deux Majors.
La deuxième représente une nouvelle société du nom d'iBUYPOWER. Et si la puissance s'achetait réellement, elle aurait dû faire un tour à la boutique avant de se déplacer en terres européennes. Deux éliminations prématurées à la DH Winter puis aux EMS One qui n'en disaient pourtant pas long sur une équipe dominatrice à domicile. La somptueuse victoire contre les Français de Titan en finale de l'ESEA XV à Dallas restera longtemps gravée dans les mémoires.
Nous avons ici deux écuries rivales. L'une porte haut l'étendard nord-américain à l'international tandis que l'autre défend vigoureusement son bastion. Début 2014, il n'y avait pas de roi aux Etats-Unis mais seulement deux princes prêts à tout pour conquérir le trône vacant.
swag, la pépite convoitée de tous
Et puisque nous sommes dans le thème, que serait un bon épisode de Game of Thrones sans sa dose de drama ? Le jeune Braxton "swag" Pierce est au centre des attentions en cette fin mars. La star en devenir décide à la surprise générale de quitter compLexity, mettant fin à une période de parfaite stabilité de près d'un an. Un départ motivé par une offre des concurrents de chez iBUYPOWER alors en reconstruction après l'échec au Major polonais. Voilà l'un des transferts les plus discutés de l'année.
Avec ce changement, compLexity affiche une composition bâtie autour du quatuor sgares - SEMPHIS - Hiko - n0thing et d'anger, débarqué d'iBUYPOWER en échange du partant. Du côté iBUYPOWER, swag rejoint l'autre grand meneur charismatique des Etats-Unis en la personne de DaZeD. Il y trouve également le sniper Skadoodle ainsi que le Canadien francophone, AZK. Quelques jours après son arrivée, c'est au tour de steel de débarquer à la place d'un adreN ayant des envies de retraite dorée. Entre les lans du week-end, le principal championnat en ligne en 2014 était la saison régulière de l'ESEA Invite, ancêtre de l'actuelle ESL ESEA Pro League. Même principe avec deux divisions européenne et nord-américaine amenant les quatre meilleures équipes de chaque vers des finales organisées dans le hall d'un hôtel Hilton à Dallas. Tout un programme.
Cet après-mercato sera compliqué pour compLexity. Difficile de digérer le soudain départ de swag d'autant plus qu'anger, la nouvelle recrue, a du mal à s'acclimater à cette nouvelle équipe. Cette gueule de bois va durer un bout de temps au point de mettre en péril la qualification pour les finales lan, a priori très accessible pour une formation de ce calibre.
Chez iBUYPOWER, la donne est bien différente. Les tenants du titre survolent la ligue et remportent leurs tickets pour Dallas avec treize victoires pour seulement trois petites défaites. Leurs rivaux les rejoindront de justesse avec un round average favorable de seulement quatre rounds !
Le Hilton de Dallas, théâtre des finales ESEA
De l'autre côté de l'océan, c'est le cafouillage le plus total. La scène européenne a connu une période de mercato intense et certaines équipes se sont fait piéger par un point de règlement ESEA interdisant la moindre modification d'effectif durant les deux dernières semaines de la saison régulière. Ainsi, les Français de chez Titan et Clan-Mystik s'étant échangés kennyS et shox sont disqualifés, tout comme les Danois de Dignitas ayant intégré aizy à la place de cajun.
Et comme si ces désistements n'étaient déjà pas assez, les LGB eSports d'olofmeister ainsi que les Fnatic de pronax refusent de se déplacer à Dallas sans doute pour des raisons économiques. Les coéquipiers ibériques de MusambaN1 de chez OverGaming, derniers sur la liste d'attente mais également lanterne rouge de la division européenne, acceptent néanmoins l'invitation. Il est vrai qu'à l'époque, les lans en territoire américain constituaient un investissement financier important pour les équipes qui choisissaient leurs déplacements avec précaution. A l'inverse d'aujourd'hui où chaque joueur du top 20 mondial possède une carte de fidelité American Airlines.
A la veille de ces finales mondiales, le tableau est le suivant. Ninjas in Pyjamas, Virtus.Pro, Natus Vincere et OverGaming débarquent à Dallas avec la ferme intention de prouver la supériorité du Vieux Continent. Les tenants du titre d'iBUYPOWER chercheront quant à eux à concrétiser leur place de numéro un au pays de l'Oncle Sam tandis que compLexity tentera de rebondir après une saison très difficile. NetCode (futur CLG) et Manajuma, où évoluent un certain shroud, jugés bien en dessous du reste, essaieront de limiter la casse.
compLexity : n0thing, Hiko, SEMPHIS, sgares, anger
La compétition débute avec une immense surprise. Visiblement plus en forme que sur internet, les compLexity créent l'exploit de battre Ninjas in Pyjamas dès le premier tour. C'est alors la première défaite des légendes suédoises face à une équipe américaine. C'est pour dire l'ampleur de la performance. Parallèlement, la logique est respectée. Les deux challengers américains se font manger tout cru par Virtus.Pro et Na`Vi tandis qu'iBUYPOWER envoie facilement son homologue espagnol en lower bracket.
Le lendemain, la folie des grandeurs nord-américaine s'intensifie encore plus. Le renouveau de compLexity est confirmé avec une victoire convaincante sur Na`Vi. Concernant iBUYPOWER, les spectateurs auront droit à un match très accroché face aux Virtus.pro. Avec un 16-14 en faveur des coéquipiers de DaZeD sur la troisième carte décisive Season alors dans le mappool officiel, cette rencontre restera comme l'une des plus indécises du tournoi.
Les deux rivales du Nouveau Continent se retrouvent donc une première fois en finale du winner bracket, déjouant déjà tous les pronostiques. Malgré leurs victoires face à NiP et Na`Vi sur Dust2 et Inferno quelques heures plus tôt, les coL vont tomber de leur petit nuage sur ces mêmes cartes. Leurs concurrents s'affirment assez aisément comme les numéros uns nord-américains avec une victoire nette et une qualification pour la grande finale.
Lire aussi : Le top 5 des performances d'équipes nord-américaines sur Counter-Strike
Le succès des Américains chez eux à Dallas n'a pour autant pas masqué le véritable drame qui s'est déroulé en lower bracket. Les Ninjas in Pyjamas sont éliminés par les Polonais de Virtus.pro aux portes du top 4. Une défaite qui met un terme à une incroyable série de trente top 4 en lan consécutifs. Le psychodrame passé et les yeux enfin secs, nous avons pu nous apercevoir que les vainqueurs du dernier Major à Katowice ont passé l'obstacle Natus Vincere pour rejoindre compLexity.
En jeu ? La seconde place en grande finale. Si Cache échappe encore une fois à la troupe emmenée par Sgares, Inferno et Season lui sourit. La fin de match a été intense mais une pygargue à tête blanche veillait décidément sur cet hôtel du centre-ville de Dallas : compLexity bat sa troisième équipe européenne du tournoi et retrouve son meilleur ennemi iBUYPOWER à une marche du titre.
iBUYPOWER : Skadoodle, steel, DaZeD, AZK, swag
Malheureusement, la grande finale sera expédiée en un peu plus d'une heure. Si compLexity s'est montré impressionnant face aux écuries étrangères, iBUYPOWER a simplement été intraitable durant cette compétition. Onze rounds encaissés en l'espace de deux cartes plus tard, voici Skadoodle et ses compagnons sacrés une nouvelle fois champions de l'ESEA Invite. Premiers et jusqu'aujourd'hui seuls vainqueurs d'une finale internationale 100% nord-américaine.
Si ces deux équipes auraient pu porter haut, voire très haut, le drapeau des Etats-Unis, l'affaire du match truqué rattrapera quatre joueurs iBUYPOWER trois mois plus tard. La lourde sanction de Valve les condamnant pour toujours à rester dans leur chambre et remercier leurs donateurs sur Twitch a mis un terme à ce qui était un fabuleux début de rêve à l'américaine.
La mort d'iBUYPOWER a également mis fin à l'unique vraie rivalité qu'a connu la scène nord-américaine sur CS:GO. Une concurrence saine qui a permis à ces deux équipes de se tirer vers le haut jusqu'à atteindre en même temps une grande finale d'un tournoi prestigieux.
"Make America Great Again" qu'il disait.
Lien : Coverage ESEA XVI Invite
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le brésil est au nord maintenant ? Jebaited
Le jeu rapporte plus de fric chez eux que chez nous
"Si ces deux équipes auraient pu porter haut, voire très haut, le drapeau des Etats-Unis, l'affaire du match truqué rattrapera quatre joueurs iBUYPOWER trois mois plus tard."
Quand même un des plus beau gâchis que la scène CSGO ait connu.
Btw, "si [elles] avaient* pu" ?
En réponse à dinng #5 - Répondre à ce commentaire
non, c'est du conditionnel passé (en réponse à NeDKaM #6)
Le problème vient du "si" ; http://la-conjugaison.nouvelobs.com/regles/conjugaison/conditionnel-passe-48.php
Donc je reste perplexe (quite à me faire bâcher, j'aimerai comprendre au moins). - "J'aurai su" : OK - "Si j'aurai su" : Faux
En réponse à ShiniZzz #7 - Répondre à ce commentaire
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