Jusque-là, tout était tricolore : les joueurs français évoluaient dans une structure française. Mais ils sont séduits par une organisation qui connait de bons résultats sur la scène de Call Of Duty et qui est désireuse d’étendre son influence à Counter-Strike : Team EnVyUs. Aucun changement au niveau des joueurs : tout se joue au niveau de la structure.

C’est donc en ce début de mois de février 2015 qu’est intervenue la nouvelle, alors que les négociations étaient déjà entreprises. LDLC offrait une grande liberté à ses joueurs, mais EnVyUs a réussi à s’aligner dessus. C’est surtout sur les questions financières qu’EnVy a réussi à se distinguer de la structure française, proposant des sommes difficilement refusables. Les cinq joueurs rejoignent alors la structure américaine. MoMaN, coach de la Team LDLC, a quant à lui préféré décliné l’offre Américaine en expliquant plus tard qu’il était désireux de rester loyal au revendeur de matériel informatique qui l’avait toujours aidé et accompagné durant de nombreuses années. Il est alors remplacé par Jordan "Next" Savelli, connu pour avoir amené les 3DMax, équipe féminine CS :GO, jusqu’au titre de championnes du monde.

 
Appelons-les EnVyUs

Le directeur général de la structure, Mike "Hastro" Rufail a choisi d’étendre Team EnVyUs à CS:GO comme beaucoup d’équipes à la même période : Team Liquid, Counter Logic Gaming et Team Solomid.

Tout semblait aller très bien pour la formation évoluant maintenant sous le tag EnVyUs. Leur première compétition est l’IOS Pantamera en février 2015 où les Français se voient affronter les Suédois de fnatic en demi. Si, lors de la Dreamhack Winter 2014, ils ont dû abandonner, il n’en est rien lors de ce tournoi puisqu’ils parviennent à battre EnVy 2-1, avec une défaite assez cuisante sur Nuke qui les sépare de 9 points (07-16). Fnatic accède donc à la finale contre Titan, EnVyUs est obligé de rentrer les mains vides : une défaite assez décevante quand on regarde un passé encore très proche.

Mais qu’importe : la défaite peut arriver à n’importe quelle équipe, et même aux meilleures. Depuis le début du mois de janvier 2015 avait commencé la phase de poule des SLTV StarSeries XII. Dans son groupe, EnVy avait de quoi frissonner puisque les Suédois de fnatic étaient parmi eux. C’est sans compter sur sa détermination : la formation française ne perd aucun de ses BO3 et, à l’inverse, fnatic n’en gagne aucun. EnVy se retrouve premier accompagné de CPH Wolves alors que les hommes de JW finissent dernier et se retrouvent éliminés dès les poules.

Dans la deuxième phase du tournoi, deux groupes se disputent le haut du classement pour accéder à l'arbre. Dans son groupe, EnVy termine encore premier et se voit envoyé en quart.

Ils retrouvent alors Na’Vi qu’ils battent 2-1 au cours d’un BO3, quoique le match serré sur Overpass a pu donner des sueurs froides aux Français (14-16). En finale, c’est contre leur meilleur ennemi qu'ils se voient jouer puisque le match les opposera à NiP, encore une fois. Dreamhack Winter, MLG X Games, jamais deux sans trois, les Français arrivent à stopper très nettement les Suédois : 16-09 sur Inferno et 16-02 sur Mirage. Cette compétition permet à la structure américano-française d’asseoir sa position de leader mondial, mais pour combien de temps ?

La Game Show League est la prochaine compétition dans le viseur des coéquipiers de NBK. Après une phase de poules où ils terminent premier, ils tombent sur Team Dignitas en quarts de finale. Les Danois vont les stopper net : si EnVy remporte la première map sur Mirage 16-11, les hommes de Pimp se réveillent et imposent leur jeu qui sera fatal : 09-16 sur Inferno et 04-16 sur Cache… Les Français rentrent bredouilles.

Comme nous le disions plus haut, les erreurs de parcours arrivent mais lorsqu’on parle des meilleurs du monde, elles doivent être rares. Pourtant, elles se multiplient. Au mois de mars commence la phase de poule de l'ESL Katowice où EnVyUs se qualifie. En quart, le match les oppose à Na’Vi en BO3. Nettement au dessus, les Français ont failli se qualifier pour la demi-finale en seulement 2 maps puisqu’ils battent 16-12 les Ukrainiens sur Cache avant de perdre seulement 14-16 sur Dust2, chose que vont mal digérer les Français en mettant un mur sur Cobblestone : 16-03. La demi-finale les emmène face à NiP, encore une fois. S’ils les ont déjà battu trois fois dernièrement, il ne sera rien de la quatrième puisque les Français s’inclinent 2-0 (09-16 Cache, 10-16 Dust2). Encore un tournoi où les Français rentrent sans atteindre la finale. Inquiétant ?

Happy lors de l'ESL One Katowice

Les vainqueurs de la Dreamhack Winter 2014 ont bien du souci à se faire en voyant deux tournois leur passer sous le nez. La Gfinity Spring I lors du mois de mars peut leur redonner un coup de boost puisqu’ils la remportent face… à NiP. Le BO5 s’est cloturé en 3-1 pour les Français. Pourtant, seulement deux mois après, les vainqueurs de la Gfinity Spring I n’arrivent pas à passer les poules de la deuxième édition du même tournoi, laissant le trophée à fnatic.

Entre ces deux évènements s’est jouée la Dreamhack Tours sur le sol Français où l’on attendait beaucoup des joueurs de Happy. Démarrage sans accroc et mettant fin au BO3 face à Dignitas en demi-finale sans leur laisser aucune chance (2-0), EnVyUs se heurte à fnatic en finale et perd en BO3, 2-1, alors que Dust2 promettait une victoire aux Français (16-07). Une très grande déception des supporters s’étant déplacés en masse pour supporter l’équipe tricolore.

Merci, public français

Le point de non-retour se situe surement à Montréal lors des ESWC au cours du mois de juillet 2015 où EnVyUs va connaitre une période très sombre lors de son BO3 face à Cloud9 en demi-finale. En effet, les Français perdent la première map Train (16-08) et semblent totalement déboussolés. C’est sur Cobblestone que ce sentiment va se confirmer, où les Français vont avoir beaucoup de mal à jouer le side terroriste et vont opter pour une "stratégie" de rush sur site, comparable à une stratégie de MatchMaking. L'incompréhension est totale pour les spectateurs, ils s’inclinent alors 19-17, et ratent la finale.

Si ces résultats peuvent pourtant paraitre bons, ils ne le sont pas à la hauteur des attentes pour une équipe de cette envergure. EnVyUs s’est retrouvé, sur cinq évènements, vainqueur d’un seul et en demi-finale d’un autre.

Les rumeurs vont alors bon train d’une mésentente interne. L’inséparable duo SmithZz-shox aurait du mal à s’entendre avec le reste de ses coéquipiers. Dans le même temps, Titan broie aussi du noir puisqu’ils ne parviennent pas à avancer dans les tournois. Un transfert est alors envisagé.